J’ai eu la chance de visiter une fois l’intérieur de la prison centrale de Mbujimayi. Je dis « chance » parce que ce n’est pas facile d’accéder à cet établissement. Construite au départ pour 150 détenus, la prison centrale de Mbujimayi hébergeait jusqu’à la dernière évasion près d’un millier de pensionnaires. Les conditions de détention y sont abominables, si bien que ce n’est pas une exagération que de qualifier cette prison de véritable mouroir.
Ceux qui sont détenus à La Haye aux Pays-Bas et qui pensent qu’ils sont en prison, devraient plutôt remercier le bon Dieu. Car ce qu’ils appellent prison là-bas, serait un paradis ou de véritables villas chez-nous. S’ils veulent vraiment voir ce que c’est qu’une prison congolaise, qu’ils viennent à Mbujimayi. Ici, même un poulailler est plus propre que les cellules de la prison centrale. Quand vous entrez dans cet établissement comme prisonnier, rien ne vous garantit que vous en sortirez vivant un jour.
Vivre de la charité
Bien sûr, le gouvernement apporte de l’aide, mais une aide insuffisante et qui, de plus, n’arrive pas régulièrement. Du coup, les détenus ne survivent que grâce à la charité des partenaires, notamment la Monusco, les églises et d’autres organismes de bienfaisance qui interviennent avec des vivres et des non-vivres. Chaque fois que cette charité arrive à manquer ne serait-ce que pendant deux ou trois semaines, c’est la catastrophe. Les détenus meurent de faim et de maladies. Voilà pourquoi, ils n’hésitent pas à profiter de toute occasion qui s’offre à eux pour s’évader.
Un environnement insalubre
Au delà des conditions de vie misérables des détenus, il y a aussi la pollution de l’environnement. Située en plein centre-ville aux abords du boulevard Laurent-Désiré Kabila et du gouvernorat de la province, la prison centrale de Mbujimayi est devenue célèbre par les odeurs que dégagent les caniveaux qui drainent chaque jour les excréments des prisonniers. La puanteur ne semble plus incommoder ni les autorités pénitentiaires ni les responsables politiques dont les bureaux sont situés dans les environs ! Et cette situation dure depuis des années.
Les mesures symboliques d’hygiène mises en œuvre, telles que les travaux d’assainissement hebdomadaires (salongo), la campagne officielle dénommée « Mbujimayi mankenda » en français « Mbujimayi ville propre » demeurent ces dernières années des slogans sans effet.
Est-il normal qu’en ce 21è siècle une prison dite centrale et hébergeant des centaines de détenus puisse manquer d’eau courante ? Pire, les prisonniers vivent par moment à proximité de leurs excréments et urines qu’on ne peut évacuer faute d’eau courante ! Ce qui les expose à des épidémies et des maladies des mains sales comme le choléra qui sévit encore dans notre province.
Que Félix ,installe un état de droit pour revoir tout ces désordres
Il est important de mener de plaidoyers au quotidien pour que vraiment nous rendions nos lieux de détention plus commodes.