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Menace à la liberté d’informer en RDC : Internet et médias sous pression

Le contrôle de l’information est devenu un enjeu crucial dans le contexte actuel en RDC. Les récentes déclarations et actions du gouvernement, notamment sur la guerre du M23, font craindre un retour aux pratiques autoritaires du régime de Joseph Kabila.

L’un des signaux les plus inquiétants a été émis par le ministre de la Justice, qui a affirmé sur son compte X que relayer des informations des rebelles et de leurs alliés rwandais pourrait désormais être passible de peine de mort. Bien que ce message ait été rapidement nuancé par le ministre des Médias, en le présentant comme une simple interpellation, il n’en reste pas moins qu’il illustre un durcissement des positions du pouvoir face à la liberté d’information.

Le gouvernement semble vouloir contrôler étroitement toute la communication autour de ce conflit. On en veut pour preuve, la récente décision de retirer à Aljazeera ses accréditations après une interview avec des membres du M23. Ces événements soulignent une volonté de verrouiller les sources d’information, pour que seules les versions officielles du conflit soient diffusées. Certes, la question de la démoralisation des troupes et de la diffusion du message des rebelles est compréhensible dans un contexte de guerre. Mais cette volonté de restreindre l’accès à l’information devient de plus en plus préoccupante.

L’enjeu de la liberté d’informer

Faut-il accepter que l’information soit filtrée, tronquée, voire censurée, au nom de la préservation de l’ordre et de la stabilité ? Ne devrions-nous pas avoir le droit de savoir ce qu’il se passe sur le terrain, d’avoir accès à des sources diverses et variées, sans craindre des représailles ? La multiplication de menaces envers des médias étrangers, tels que RFI et France 24, accusés de faire l’apologie de la rébellion, montre clairement une volonté de plus en plus manifeste du gouvernement de contrôler les narratifs. Même la sanction de Canal +, bien qu’elle concerne un autre sujet, témoigne de cette tendance inquiétante à vouloir diriger le flux d’informations.

La crainte d’une coupure d’Internet

Le contrôle des médias n’est pas une nouveauté dans l’histoire du pays, mais avec la montée en puissance d’Internet et des réseaux sociaux, il devient plus difficile pour les autorités de tenir ce contrôle de manière totale. Après avoir évoqué la possibilité de fermer certaines chaînes étrangères et d’autres plateformes, on peut légitimement craindre que la prochaine étape soit la coupure d’Internet. Ce qui serait un coup de force dévastateur pour la liberté d’expression et d’information, que nous ne pouvons que redouter.

Il est essentiel de rester vigilant et de défendre notre droit à l’information. Espérons que le gouvernement comprendra que la gestion d’une guerre ne justifie pas la suppression des voix divergentes, et qu’Internet et les réseaux sociaux ne seront pas sacrifiés au nom d’une communication unilatérale.

 

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