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Certains musiciens congolais ignorent la dignité lors des obsèques d’un des leurs

Après son décès au Cameroun, la dépouille de l’artiste Defao a été rapatriée à Kinshasa. Comme c’est souvent le cas pour des personnalités de la musique, un groupe de musiciens réunis dans un collectif a fait le tour de nombreux bureaux pour récolter des contributions sous prétexte d’ « enterrer dignement » leur collègue. Mais ce qui s’est passé a jeté un discrédit sur les musiciens de Kinshasa. Ils se sont partagé l’argent du deuil.

Selon le reportage du média Kel Bul Mag, une délégation de musiciens s’est présentée chez le gouverneur de Kinshasa qui a remis 25 000 $ à titre de contribution de la ville aux obsèques de Defao. Une somme qui, suivant les versions, devait également servir à assurer la prestation de plusieurs orchestres sur le lieu des obsèques.

À la place, c’est un partage de cet argent dans des conditions peu claires qui s’est opéré, créant des mécontents qui ont tout déballé dans des vidéos et des audios sur les réseaux sociaux. Une situation similaire se serait déroulée également lors des obsèques de Lutumba Simaro et de la chanteuse chrétienne Marie Misamu.

Nos musiciens ne préparent pas leur avenir

C’est à se demander ce que font ces artistes de l’argent qu’ils gagnent de leur vivant. Si beaucoup affirment ne pas vivre de leurs œuvres, certains tirent leur épingle du jeu et exhibent une vie luxueuse avec des voitures et des vêtements hors de prix. Très peu investissent ou diversifient leurs sources de revenus.

La conséquence est qu’une fois vieux ou en perte de popularité, ils n’ont pas de moyens de se soigner lorsqu’ils tombent malades. Ils sollicitent souvent l’appui des personnes de bonne volonté pour être secourus.

Une mutuelle de santé pour les artistes

C’est l’idée concrétisée par la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, qui a créé un fonds d’assurance maladie qui prend actuellement en charge une centaine d’artistes comédiens et leurs familles. Une initiative que je trouve plus pérenne en lieu et place de donner de l’argent à des regroupements d’artistes qui se le partagent au détriment des familles éplorées.

Cette forme de main tendue où les autorités doivent à tout moment payer des sommes considérables pour des enterrements, est devenue une mafia organisée.

 

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