De nos jours, une tendance chez les jeunes couples est de donner de petits noms étrangers à leurs enfants. Pour certains linguistes, cette nouvelle habitude est une expression de créativité et d’ouverture d’esprit. Mais attention : elle entame significativement nos traditions locales et nos langues maternelles.
Ils sont nombreux ces enfants congolais de père et de mère qui portent des noms inspirés de films, de stars du sport ou de la musique occidentale. On rencontre de plus en plus d’enfants portant des noms tels que Lyam, Obrayan, Ryad, etc. Récemment, j’ai même appris que dans une clinique ici dans la ville de Butembo, un parent a donné à son fils le nom de Nicolas Sarkozy, rien de plus !
Bien sûr, je n’ai aucune leçon à donner aux parents, mais je voudrais juste souligner un fait : le nom traduit et véhicule une culture. Lorsqu’un enfant s’appelle Bryan, Zack, Jordan, Tracy… ça représente quelle culture au Congo ?
Du métissage culturel ?
Interrogés, certains jeunes parents justifient leur choix par le souci de transcender les frontières culturelles. Ils donnent ainsi à leurs enfants des noms uniques et évocateurs, reflétant des aspirations universelles. D’autres soutiennent que donner un nom étranger à son enfant est un acte de sympathie avec d’autres cultures, au nom de l’interculturalité.
Cependant, il est important de reconnaître que ces choix ont des conséquences sur l’identité culturelle et linguistique des générations futures. L’écrivain nigérian Antony Biakolo nous interpelle en ces termes : « Un peuple sans culture est un peuple sans âme. » En d’autres termes, un peuple voué à disparaitre ! En effet, l’abandon progressif des noms traditionnels au profit des noms étrangers, pourrait à la longue entraîner une perte de repères identitaires et de liens avec le patrimoine culturel.
Je ne voudrais pas ici interdire aux parents de donner des noms étrangers à leurs enfants. Mais le nom congolais ne doit jamais manquer. Il est primordial de trouver un équilibre entre la célébration de la diversité culturelle et le respect de nos traditions et de nos langues maternelles. C’est aussi là notre contribution au rendez-vous du donner et du recevoir prôné par Senghor. En encourageant le dialogue interculturel et la préservation des héritages culturels, nous pouvons promouvoir une société inclusive et respectueuse de la diversité sous toutes ses formes.
Je suis totalement d’accord avec cette réflexion
A mon humble avis l’identité adricaine se décline sur base de 3 noms. (Le nom , le post nom et le prenom) C’est du moins a ça que l’on est habitué. Ainsi un prenom étrangers mais avec conservation d’un nom et d’un post nom traditionnelle ne nous fait pas manquer a ce rendez-vous du donner et du recevoir.