Les Nyumbakumi, groupe d'autosurveillance des quartiers à Goma.
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Les Nyumbakumi pour aider à sécuriser nos villes

Au Nord-Kivu, les tueries ont repris de plus belle ces dernières semaines. 26 personnes tuées à Beni en moins de 10 jours. Au nord de Goma on a compté près de 10 exécutions et meurtres sur la même période. Pourquoi ne pas impliquer les personnes que l’on appelle les chefs de base ou « Nyumbakumi », (dix maisons en swahili) en vue d’éradiquer l’insécurité ?

Le Nyumbakumi est un système local qui consiste à surveiller la population à partir des cellules de base dans nos quartiers. Chaque « dix maisons » avec un chef recence les mouvements des habitants. Vu le mode opératoire des bandits qui tuent à Goma et même à Beni, nul doute que les bourreaux s’infiltrent dans la population avant d’opérer. D’où l’efficacité de ce système de Nyumbakumi pour les repérer facilement. Si à Beni on continue d’accuser de présumés rebelles ougandais ADF, à Goma c’est presque certain que c’est du banditisme urbain qui s’accroît face à l’impuissance du dispositif sécuritaire de l’Etat.

Redynamiser le système Nyumbakumi

Délaissés, sans aucun appui, les chefs de dix maisons ne font plus les tâches qui leur reviennent. La précarité de leur situation a fait qu’ils soient négligées par les habitants. Pourtant, au Rwanda voisin, aucune autorisation de résidence ne te sera délivrée sans l’aval du chef de base qui doit te donner une « Icyemezo », (une permission).

Au Congo, il faut aussi relancer ce système, former ces chefs de dix maisons, redorer l’image de leur travail. Ce sont eux qui sont en contact permanent avec la population. Ils savent qui réside où, depuis quand et fait quoi ! Je ne m’empêcherais pas de penser que des fois ils pourraient être au courant de certains dangers sécuritaires,  mais parce qu’ils sont délaissés, ils se taisent. Peut être par peur des représailles des bandits. Ils pourraient même être corrompus ou simplement ne savent pas entrer en contact avec la police faute de moyens de communication.

Imaginez qu’on donne une formation adéquate à ces chefs de base. Que l’on oblige les habitants de se faire enregistrer par groupes de dix maisons. Que chaque nouvel habitant, en transit, en visite ou qui veut s’installer, doive se faire enregistrer. Ce serait une base pour savoir exactement qui a fait quel déplacement. Tout intrus doit être signalé pour qu’on enquête sur sa présence. Cette méthode aiderait énormément à lutter contre l’insécurité et permettrait aux services de sécurité de mieux intervenir en cas de besoin.

Rodriguez Katsuva

 

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