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L’Office national de l’emploi en RDC : un frein à l’emploi ?

Le chômage est une réalité préoccupante qui touche une grande partie de la population active en RDC. Pourtant, l’Office national de l’emploi (Onem), censé jouer un rôle clé dans la mise en relation entre demandeurs d’emploi et employeurs, semble davantage être un obstacle qu’un soutien. Entre démarches compliquées, files d’attente interminables et pratiques douteuses, l’utilité réelle de l’Onem est largement remise en question.

Pour postuler à de nombreux emplois en RDC, il est impératif d’être en possession de la carte Onem. Une carte censée être gratuite, mais qui, dans les faits, s’obtient souvent moyennant des frais informels. Certains demandeurs d’emploi affirment avoir dû débourser 10 à 20 dollars, parfois plus, pour l’obtenir, en fonction de documents exigés ou d’intermédiaires impliqués.

De plus, obtenir cette carte relève du parcours du combattant. À Lubumbashi, par exemple, certains se lèvent dès l’aube pour espérer recevoir un jeton leur permettant d’accéder aux services de l’Onem, lesquels n’ouvrent pourtant qu’à 8 heures. Une bureaucratie lourde et inefficace qui décourage plus qu’elle n’aide.

Un rôle flou et une absence de résultats

L’Onem est censé faciliter l’accès à l’emploi, mais dans la réalité, sait-on combien de personnes ont été effectivement recrutées par son intermédiaire ? Les offres d’emploi sont rarement communiquées, et les demandeurs doivent souvent se débrouiller seuls pour décrocher un poste. Pourtant, les entreprises continuent d’exiger cette carte, comme si elle était un gage de sérieux, alors qu’elle ne garantit en rien une quelconque assistance à l’insertion professionnelle.

En France par exemple, France  Travail (pôle emploi) accompagne les chômeurs en leur proposant des formations, un suivi personnalisé et des offres d’emploi adaptées. Une approche proactive qui contraste avec celle de notre Onem. Pourquoi ne pas s’en inspirer en RDC ? Un Onem réformé pourrait devenir un véritable acteur du marché du travail, en mettant en relation les entreprises et les demandeurs d’emploi, en offrant des conseils et des formations, et en assurant une plus grande transparence dans ses services.

En attendant une telle réforme, les jeunes Congolais continuent de lutter seuls pour décrocher un emploi, souvent sans appui de l’État. L’Onem, dans sa forme actuelle, demeure une coquille vide, dont la principale fonction semble d’imposer une carte sans réelle utilité.

 

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