Il y a deux ou trois ans, quand on entendait parler de l’IGF, les ministres, les mandataires publics et les gouverneurs des provinces tremblaient. La population avait beaucoup d’admiration pour les inspecteurs de l’IGF. C’est parce que toute personne impliquée dans des détournements des deniers publics et qui croisait le chemin de l’IGF était inquiétée. Aujourd’hui, l’IGF ne fait plus peur à personne. On n’en entend même plus parler, excepté dans des conférences.
Posez la question à n’importe quel Congolais , il vous dira que ce n’est plus la même IGF que le pays a connue vers 2021-2022. Ce n’est plus la même Inspection générale des finances qui a donné de l’espoir dans la lutte contre la corruption et les malversations financières de nos dirigeants. Je demande à Jules Alingete de nous expliquer un peu ce qui a changé. Parce que ce n’est pas clair.
L’IGF est-elle fatiguée ?
On ne sent plus vraiment l’IGF sur le terrain. Les fameuses « patrouilles financières » se font de plus en plus inaudibles. A moins qu’Alingete nous dise que les détournements des deniers publics ont cessé en République démocratique du Congo. Si c’est le cas, ce serait une bonne chose. Seulement, on ne voit pas du tout de résultats. Mais que se passe-t-il ? Pour moi, des deux choses l’une : soit l’IGF est rentrée dans le rang, soit la volonté politique n’y est plus. Et là c’est très grave.
Je pense que le chef de l’État ferait mieux de réactiver l’Inspection générale des finances. Elle est l’un des services étatiques qui ont fait sa force dans son premier mandat. Elle nous a donné la foi qu’un État de droit, où nul n’est au dessus de la loi, est possible en République démocratique du Congo. Nul n’ignore que le problème du Congo c’est que l’argent de l’État finit souvent dans des poches des individus ou dans des paradis fiscaux. Seule une forte surveillance des circuits financiers des services et institutions de l’État, peut sauver le Trésor public.
Félix Tshisekedi devrait savoir que son deuxième mandat est le dernier. S’il veut laisser une bonne impression au peuple congolais avant de quitter le pouvoir, il doit réactiver l’IGF et la justice contre les prédateurs des deniers publics.