L’exploitation minière artisanale est une activité qui fait vivre des milliers de personnes en République démocratique du Congo. À Kolwezi, la capitale mondiale du cobalt, les creuseurs artisanaux extraient ces minerais dans des conditions difficiles, souvent au péril de leur vie.
Ils font face à de nombreux problèmes, tel que le manque de ZEA (zones d’exploitation artisanale). Ce qui les oblige à travailler sur des sites non autorisés ou à entrer en conflit avec les entreprises minières industrielles. Il en résulte un jeu de chat et de la souris entre les creuseurs qui pénètrent dans des sites des entreprises minières et les policiers qui font la garde et qui n’hésitent pas à tirer à balles réelles. A cela s’ajoutent de fréquents éboulements où les creuseurs artisanaux perdent souvent la vie.
On peut aussi citer la concurrence des étrangers, qui accaparent une bonne partie de carrés miniers et de ressources des creuseurs locaux. Ces derniers, pour la plupart, non instruits et souvent démunis, sont également victimes de la modification de la teneur des produits miniers par les acheteurs qui agissent souvent en connivence avec des services étatiques. Conséquences : une baisse du prix à l’achat et une perte de revenus pour les creuseurs. Pour y remédier, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka, a même fait construire le centre de négoce de Musompo censé éliminer les intermédiaires malhonnêtes, en testant et en entreposant le minerai pour le compte des creuseurs. Mais ces derniers le decrient déjà, parce qu’il n’existe pas des zones d’exploitation artisanale officielles et agréées.
Comment améliorer la situation des creuseurs ?
Face à ces défis, il est temps de mener un vrai plaidoyer pour la valorisation de l’exploitation minière artisanale à Kolwezi et partout en RDC. Il s’agit de reconnaître le rôle économique et social de ce secteur qui contribue à la création d’emplois, dans un pays où le chômage est chronique.
Il s’agit aussi de garantir les droits et les intérêts des creuseurs, en leur octroyant des ZEA. Leur assurer un accès équitable au marché et les protéger des abus et des violences, comme c’est déjà le cas avec le centre de négoce susmentionné. Enfin, promouvoir une exploitation minière artisanale responsable et durable, en renforçant l’encadrement et la formation des creuseurs. Cela passe par leur sensibilisation aux bonnes pratiques environnementales. Ils doivent être impliqués dans la gestion des ressources naturelles.
L’exploitation minière artisanale à Kolwezi est un secteur qui mérite d’être valorisé, car il représente une source de revenus et d’emplois pour de nombreuses familles. L’État congolais devrait en tenir compte.