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Malgré son diamant, la Miba est-elle « irredressable » ?

Le 10 octobre 2023 a eu lieu la remise et reprise entre le nouveau comité de gestion de la Miba et le sortant. La cérémonie a eu pour cadre la direction générale de cette entreprise de production de diamant industriel à Mbujimayi. Mais d’aucuns se demandent si la nomination de la nouvelle équipe n’est pas motivée par des visées électoralistes.

Comme on le sait, avant de tomber en faillite (il y a près de deux décennies), la Miba était le poumon économique de la province du Kasaï-Oriental. Cette entreprise a fait le beau temps de cette province depuis sa création, si bien qu’après sa faillite, on peut voir aujourd’hui les conséquences dans la vie des Kasaïens : la pauvreté extrême !

Mais ce qui agace les populations locales ce sont les nombreuses promesses du gouvernement de relancer la Miba, mais des promesses qui ne se réalisent pas. Différents comités de gestion se sont succédé à la tête de l’entreprise, sans jamais la redresser.

Encore et toujours des promesses !                

Le nouveau comité de gestion de la Miba a pris ses fonctions le 10 octobre dernier. Il a pour directeur général André Kabanda, tandis que Jean Charles Okoto est le nouveau président du conseil d’administration. Beaucoup osent croire que cette fois-ci la géante Minière de Bakwanga pourrait se relever. Pourtant, quelle n’a pas été la déception de nombreux Kasaïens de constater que les nouveaux dirigeants de l’entreprise n’ont amené que des discours, en lieu et place des moyens financiers dont la Miba a besoin pour sa relance. Or, des promesses et de longs discours, c’est tout ce que nous avons entendu depuis deux décennies.

S’exprimant lors de sa prise de fonction, le nouveau directeur général de la Miba, André Kabanda, a déclaré : « Nul n’ignore que le problème de la Miba depuis plusieurs décennies c’est le manque de moyens financiers. C’est cela la faiblesse de cette société. Et je ne veux pas donner de faux espoirs ici, parce qu’il y a beaucoup de problèmes à résoudre. Il y a des arriérés salariaux, des décomptes à payer, des problèmes sociaux… Mais pour résoudre les problèmes, il faut avoir des moyens. Pour avoir de l’argent, il faut travailler.

Et notre seule solution, c’est de travailler pour produire. Il faut que la Miba revienne à la production industrielle du diamant. Et c’est ce diamant-là qui nous permettra, avec les moyens qu’il va générer, de résoudre tous les problèmes. Renouvellement de l’équipement, courant électrique… Sans courant électrique on ne peut rien espérer de la Miba. Il faut que nous produisions le diamant et que ce diamant nous donne les moyens de résoudre tous les autres problèmes. […] Espérer que l’État sorte toutes les entreprises du portefeuille de la misère dans laquelle elles se trouvent, c’est se faire des illusions. »

En des termes clairs, le message du nouveau directeur général ne souffre d’aucune ambiguïté : il n’y a pas d’argent liquide pour relancer la Miba ! Et que les travailleurs doivent faire plus d’efforts pour produire et donner des moyens à l’entreprise.

Tout compte fait, c’est le même type de discours comme par le passé. La situation catastrophique de la Miba reste inchangée. Néanmoins, les Kasaïens continuent à espérer qu’avec le président Félix Tshisekedi, l’entreprise finira par être redressée. Cet espoir risque d’être déçu s’il n’est pas réélu le 20 décembre. Bref, sans moyens financiers, la Miba est « irredressable ».

 

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