Le grand Katanga, région minière par excellence de la République démocratique du Congo, abrite de nombreuses entreprises qui exploitent les minerais. Ces entreprises, qui réalisent des chiffres de production record, devraient faire mieux pour les populations locales. Sinon, une fois épuisées, toutes ses richesses du Katanga risquent de ne rester qu’un mauvais souvenir.
La Générale des carrières et des mines (Gecamines) est l’entreprise publique qui a longtemps dominé l’exploitation minière dans le Katanga. Même affaiblie, son ombre plane toujours dans ce secteur. Cette entreprise a construit des écoles telles que Maadini, Ustawi, Ukweli, etc. ; des hôpitaux Gecamines Sud, HPK, etc., et des quartiers entiers, notamment Makomeno et Gecamines. Elle nous a laissé un héritage que les nouvelles entreprises ne semblent pas en mesure de reproduire.
Puiser nos mines et ne rien léguer aux populations !
Certaines de ces entreprises, qui ont hérité des mines de la Gecamines, n’ont rien construit comme bâtiments. Quand elles n’utilisent pas les anciennes installations de la Gecamines, elles recourent à des bureaux préfabriqués, comme si elles étaient là uniquement pour prendre les minerais et s’en aller quand il n’y en aura plus.
Le cas de la cité de Fungurume, qui abrite l’une des plus grandes entreprises minières du pays, Tenke Fungurume Mining (TFM), est éloquent. Cette cité ressemble à un vaste bidonville, sans plan d’urbanisation. Pourtant, avec le nouveau code minier, la redevance est versée, mais ne semble pas produire des fruits palpables. Ce qui pousse plus d’une personne à se demander où va l’argent des « Minings ».
Tenez ! Pour sa première année d’exercice, en 2022, l’entreprise Kamoa Copper a par exemple enregistré 2,15 milliards de dollars de chiffre d’affaires et un bénéfice d’exploitation record de 1,27 milliard de dollars. Alors que la Gecamines, dans ses années fastes, n’a enregistré son record de production qu’en 1986, avec 476.000 tonnes de cuivre, 14.500 tonnes de cobalt et 64.000 tonnes de lingots de zinc pour un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 1 milliard de dollars américains.
Les mines du Katanga sont une richesse inestimable pour le pays. Mais si les entreprises minières ne font pas plus pour les populations locales, elles risquent de laisser derrière elles un héritage de pauvreté et de désolation.