24 avril 2016, Papa Wemba mourrait sur scène en Côte d’Ivoire. Des funérailles dignes d’un roi ont été organisées, mais un an après, l’illustre disparu est déjà oublié. En dehors d’un prix dans un festival local à Kinshasa, aucune commémoration pour honorer la mémoire du roi de la rumba congolaise.
L’année dernière, Papa Wemba avait eu droit à trois jours d’obsèques diffusées en direct à la télévision. Il a même reçu à titre posthume une décoration de l’ordre national des héros Lumumba-Kabila.
Cette année, ses millions de fans espéraient une pompeuse célébration officielle du premier anniversaire de la disparition de ce monument de la musique congolaise. Hélas, aucune commémoration digne de ce nom n’a eu lieu au pays. Bien au contraire, c’est la Côte d’Ivoire qui a honoré le chanteur au FEMUA (Festival de musique urbaine d’Anoumabo, dixième édition). C’est sur la scène internationale de ce Femua que le créateur du groupe Viva la Musica était décédé en avril 2016.
En RDC, seul le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta Yango a pensé instaurer le prix « Papa Wemba jeune talent » au festival Kin-Malebo.
Le roi de la « sape »
De son vivant, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, alias Papa Wemba, est l’homme qui a su moderniser la rumba congolaise. Dans sa carrière musicale de près d’un demi-siècle, il a également été surnommé le roi de la sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes).
Née en RDC, Zaïre à l’époque, la sape est devenue un mouvement international se distinguant par l’élégance et la beauté vestimentaire. Plusieurs grandes figures de la musique congolaise, dont King Kester Emeneya ont fait de la sape un mode de vie. Papa Wemba a aussi joué dans le célèbre film des années 90 « La vie est belle », film qui a contribué à faire connaître Kinshasa dans le monde entier.
Cette icône de notre musique mérite mieux en raison de l’héritage culturel qu’il nous a légué. Ce n’est pas normal que la Côte d’Ivoire honore mieux Papa Wemba que son propre pays la RDC.