A Kanyabayonga au Nord-Kivu, des jeunes s’improvisent « pasteurs ». Ils prêchent la parole de Dieu et enseignent les textes bibliques sur les marchés et dans la rue. Tout le monde écoute. Ils gagnent ainsi leur vie grâce à cette « évangélisation ambulante ».
Il y a foule dans le petit marché de Kanyabayonga. C’est ici que les habitants s’approvisionnent dans cette commune rurale du territoire de Rutshuru. Alors que je suis sur place pour faire mes achats privés, une voix lourde résonne au milieu de la foule : « Bwana asifiwe ! », « gloire à Dieu » hurle un homme.
Par réflexe, je fais partie de ceux qui répondent « amen ». Agenouillé avec son petit microphone à piles et muni de sa bible, le « pasteur » Moïse prie. Ce jeune d’une trentaine d’années est une véritable star ici et lorsqu’il se lève, la foule l’acclame à l’unisson.
Pour soutirer les offrandes il faut séduire
Encouragé par l’attention de la foule, l’homme vêtu d’une chemise à rayures déclare : « Kama una penda Yesu piga mikono ! », « si vous aimez Jésus, applaudissez ! ». L’appel est accepté…
« Bien-aimés, ce n’est pas par hasard que nous nous retrouvons ici. Ce matin Dieu a un plan merveilleux pour votre vie », enchaîne-t-il promettant qu’aujourd’hui, Dieu résoudra les problèmes de tous. « Je sais que les temps sont difficiles mais au nom de Jésus, votre malheur va se convertir en fortune ».
Après plus d’une heure de sermons entrecoupés de prières, chants et louanges, le pasteur Moïse passe à l’étape suivante, la plus importante : la collecte des offrandes.
Bien qu’il assure depuis le début n’avoir besoin que d’une âme sauvée et non l’argent des petits commerçants qui l’entourent, le jeune berger revient cette fois avec des témoignages très envoûtants.
« Dieu dit que son serviteur vivra du soutien des croyants. Je vous exhorte donc à soutenir l’œuvre de Dieu parce que notre voyage est encore très long. N’économisez pas votre charité. Donnez et Dieu multipliera vos offrandes au centuple. » Bingo ! Quelques femmes commerçantes tombent sous son charme et donnent leurs offrandes.
Impossible de duper tout le monde
Mais la voix du « pasteur ambulant » ne convainc pas tous les badauds. « Ces prétendus évangélistes exagèrent. Sous prétexte de prêcher, c’est de l’argent qu’ils cherchent en réalité » déclare un passant agacé.
Ces dernier temps, plusieurs chapelles appelées « églises du réveil », prétendent apporter des solutions miracles à la misère des gens. Ce phénomène commence à dépasser les bornes !
Avec les offrandes, chacun à sa part du gâteau !
Augustin, est un enseignant à Kanyabayonga et il ne supporte plus les désordres qu’occasionnent ces « pasteurs » ambulants.
« Beaucoup de pasteurs ambulants sont bien organisés. A la fin de leur activité, ils versent une commission de leur recette (les offrandes), au président du marché et/ou à la police qui leur garantit espace et protection » explique-t-il. Les montants des offrandes qu’ils gagnent varient entre 50 et 100 $. L’évangélisation est devenue une activité très lucrative. Même les charlatans ayant peu de connaissances bibliques gagnent leur part du gâteau !
« Aujourd’hui, n’importe qui peut se lever le matin, bible à la main, et se placer en public pour prêcher », regrette Mr Ngangisa, un pasteur professionnel de l’église de la Communauté baptiste au centre de l’Afrique (CBCA).
« Les gens s’autoproclament « évangélistes », pour se faire de l’argent » reconnait-il. l’Etat est appelé à ses responsabilités afin de réguler le secteur de l’évangélisation qui ne devrait pas être une activité lucrative.
Joseph, suis ravis de lire ton article, courage mon confrère. T’as bien équilibré ce reportage
C’est un phénomene qui est déjà habituel à Kinshasa dépuis longtemp, même dans des bus il vous disent de donner même votre frais de transpart du retour! En plus ils choisisent des endroits avec beaucoup de femmes! L’Etat doit réguler tout ça, ailleur(Belgique) tu n’est peux pas prêcher si t’est pas un travail à révenu considérable!
manque de boulot on peut faire n’importe quoi pour avoir a mangé,car si on se met a demandé on seras maltraiter,ce ça la polique.
Frère, ne savez-vous pas que même dans ce circonstance la vie de quelqu’un peut être sauvé? le problème en est que ce pas tous les monde qui ira au ciel, mais Dieu utilise tout les moyens nécessaire pour que les siens soient sauvés et aussi sans préjugé les autres, il y a ceux-là qui sont appelés « le Pont de passage » d’où ceux-si peuvent faire traverser les autres mais eux ne passerons jamais. UNE QUESTION CHERS INTERNAUTE
ces Gents « Pont » sont-ils nécessaire? ou non