Né à Butembo à l’Est de la RDC dans un contexte de guerre, l’artiste engagé Patrick Kambale Sinaminya, connu sous le nom de scène « d’Alias Path Sinaminy » a la musique dans le sang. Fatigué par la guerre, son art lutte pour la paix.
« Nous avons traversé une longue guerre. Il est temps de rechercher la paix par tous les moyens ». Cette phrase, Patrick Sinaminya la répète avec ferveur lors de ses nombreuses interventions publiques à Butembo. La vingtaine, ce jeune musicien engagé est préoccupé par les incertitudes du moment, liées aux tensions politiques de cette fin du mandat présidentiel qui s’achèvait hier, lundi 19 décembre. À travers son arme pacifique, la musique, il lance un cri d’alarme : « Il n’est plus temps de multiplier les mitrailles… Il est temps de quitter les champs de bataille… »
Selon l’artiste, la paix est un idéal auquel le peuple congolais doit tendre. Fils d’infirmier, Patrick Sinaminya se présente aussi comme un défenseur des droits humains. « J’aime parler de tous les thèmes de la vie et c’est toujours un plaisir pour moi de chanter une chanson et voir les gens s’y intéresser avec leur tête ». Sa célébrité n’est pas encore au sommet mais rien ne le décourage car sa voix et son talent interpellent.
Chanter pour la paix
Compositeur et chanteur, Patrick Sinaminya tire son inspiration de son vécu. « Les rivalités politiques nous ont privé beaucoup de nos êtres chers depuis longtemps. Je ne souhaite plus voir mes frères assassinés. D’autant plus que depuis les années 90 à ma naissance, il existe toujours une crise entretenue par une classe politique incompétente qui ne sert que ses intérêts privés et au détriment du peuple. Moi personnellement, je n’ai jamais vécu la paix depuis que je suis né », se lamente le jeune artiste.
« J’ai chanté la chanson intitulée » il n’est plus temps « , juste avant la date très attendue du 19 décembre pour essayer de réveiller la conscience endormie de la classe politique congolaise et de tous mes compatriotes. Cette chanson prône la paix dans ses 5 minutes et 10 secondes ».
En deux ans de carrière solo, il se trouve à présent à Kampala pour des raisons d’études universitaires. Cet artiste musicien se sent toujours concerné par la réalité sociopolitique de son pays. « Quitter momentanément la RDC ne signifie pas que je cesse d’être Congolais. Je reste Congolais et je proposerai toujours mes morceaux pour le bien-être de mon peuple ».