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Le jeune Joël Mahamba remporte le premier grand prix au concours Chansons sans frontières

La 15e édition du concours international d’écriture lancée par la structure Chansons sans frontières, a proclamé meilleur le texte Emah du jeune poète congolais Joël Mahamba qui raconte la tragédie que traverse le territoire de Beni, en province du Nord-Kivu. Notre compatriote est non seulement poète, mais aussi slameur évoluant dans le cénacle des poètes Plume d’Or basé à Butembo, dans l’est de la RDC.

Pour cette année, « Besoin d’air : dis-moi dix mots qui (ne) manquent pas d’air » était le thème du concours. Il a connu 1164 participations de 105 nationalités différentes.

Dénoncer les tueries permanentes au Nord-Kivu

Le poète Joël Mahamba explique les raisons qui l’ont motivé à candidater au concours de Chansons sans frontières : « Quand j’ai vu le thème ‘’Besoin d’air’’, j’ai résolu d’orienter le sens de ma chanson vers la situation de mon pays, la République démocratique du Congo, plus particulièrement la situation du territoire de Beni. Emah est le titre de mon texte. Il parle, à travers la voix d’une jeune fille, presqu’une enfant qui a perdu les siens dans les orages des tueries et de la situation infernale que traverse  la province du Nord-Kivu en particulier, mais aussi d’autres parties du monde qui subissent des atrocités. »

Ce jeune de 22 ans a déjà participé à plusieurs autres évènements qui mettent en lumière la langue française. Il est donc détenteur de plusieurs prix au niveau local et national. C’est le cas du 2ème prix du concours de slam organisé par le Club RFI en RDC.

Des récompenses qui propulsent le jeune poète

« J’ai récolté quelques récompenses qui m’encouragent à continuer d’écrire. Je suis 2ème prix du concours de slam du club RFI Butembo-Goma (Euro-poésie). J’ai aussi participé à Grand-Nord Malade, le 1er album slam du Congrès des slameurs de La Plume d’Or de Butembo-RDC.  Cette œuvre poético-musicale brise le silence sur les atrocités que vit le territoire Beni depuis 2014 », raconte Joël Mahamba.

Découvrez ci-dessous le texte Emah de Joël Mahamba Djoman

Emah

« Dans le désespoir, je vis seule,

L’hiver des maux glace mon cœur.

L’épée mortelle est sur la meule

Pour moi. Elle me veut. J’ai peur !

 

Ma respiration s’entrecoupe,

J’ai besoin d’air ! J’ai besoin d’air !

Pourquoi la vie me tend la coupe

Du chagrin ? Le malheur me sert !

 

Refrain

 Je m’appelle Emah, je divague

Sous un vent aigre en étouffant,

Ma joie est floue, ma joie est vague,

Je souffre, je suis pauvre enfant.

Je m’appelle Emah, je divague

Sous un vent aigre en étouffant !

 

Quand je pleure, au lieu des larmes

C’est le sang qui sort de mes yeux,

Nul ne répond à mes alarmes,

Hélas ! Très sombres sont mes cieux.

 

Je vis l’aigreur, je vis la peine,

Je n’ai plus de toit, ni de lit.

Puisque ma vie n’est plus sereine

Une ire croit dans mon esprit.

 

La guerre m’a tout dérobée.

Mes frères, mes sœurs, mes parents

Sont morts. Mon âme est enrobée

Par un voile noir des tourments.

 

Ma campagne est incendiée,

Les machettes et les couteaux

M’ont tout ravi, m’ont tout volé.

Le sang rougit les ruisseaux !

 

Oh ! Je suis seule et étouffée,

J’ai besoin d’air ! J’ai besoin d’air !

L’amertume m’a assommée,

Je vis dans un triste désert ! »

 

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