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Ces policiers de roulage qui insécurisent nos routes

Qui peut prétendre comprendre le vrai rôle des policiers de roulage au Nord-Kivu ? On les voit de manière sporadique et irrégulière. À part quelques grands points, on les voit s’ériger des positions sur des routes, à leur gré. Mais on sait une chose : ils sont là pour d’abord soutirer de l’argent aux usagers de la route.

Sur plusieurs artères de la ville de Butembo et d’autres routes reliant les différentes villes du Nord-Kiu, on observe chaque matin et à certaines heures de la journée, une présence des policiers de circulation routière. Ils sont jusqu’à cinq par point stratégique. Ces « roulages », comme on aime les appeler, sont censés réguler et sécuriser la circulation. Ils ont aussi pour mission de contrôler les documents de bord des engins roulants et leur conformité. C’est cela leur mission officielle. Mais ce qu’ils font, c’est l’exact opposé.  Même s’ils ne sont pas tous escrocs.

Ces hommes de « madesu » et de « shimbok »

La mauvaise réputation des policiers de roulage et leur manie à toujours chercher où trouver une infraction afin de rançonner les conducteurs, ont fait naître de nouvelles habitudes chez ces derniers. Chaque chauffeur veut les esquiver, même s’il est en ordre avec ses différents documents. Ils essayent donc d’accélérer une fois à l’approche des positions des policiers de roulage.

Parfois les chauffeurs font des manœuvres dangereuses pour  esquiver les policiers. Ce qui met en danger les passagers, les piétons et les policiers eux-mêmes. Puisque s’ils vous arrêtent, le premier objectif n’est pas de demander les documents de bord mais plutôt de vous soutirer de l’argent.  Leur méthode c’est vous ravir d’abord votre clé de contact, sans autre forme de procès. Et dans tous les cas, être en possession ou non de ces documents, il est rare qu’ils vous lâchent sans que vous ne déboursiez quelques sous. Dans leur jargon, il s’agit des frais de « madesu » ou de « shimbok », voire « mayi ya komela » (haricot, cigarettes ou de l’eau à boire, NDLR).

A mon avis, ce comportement insécurisant devrait maintenant cesser. Il est vrai que la responsabilité est partagée, car souvent nombre de conducteurs n’ont pas de documents, ils comptent ainsi sur ce système de corruption pour circuler librement. Mais au final, c’est tout le monde qui y perd. Je crois que plutôt que payer des pots-de-vin réguliers, être en ordre coûte moins cher. Un chauffeur qui roule en ordre, un policier de roulage qui sécurise les passants et les conducteurs, c’est gagnant-gagnant, non ?

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Merci bcp pour cet article. Plein succès et courage Cher auteur sinon on en a marre avec ces gens. Que disent les autorités politiques devant ce désordre fiscale où l’on ne sais pas en vrai dire l’eventaire de doc exigés. Seulement leurs tenues me fait de la nausée.
    Allons de l’avant pour arriver à un document de plaidoyer au profit de la paisible population extorquee

  2. Je suis d’accord avec la dernière conclusion; je me suis fait arrêter deux fois car manquant de documents et depuis, j’ai toute la paperasse et espère être désormais laissé tranquille…