Plusieurs se demandent encore aujourd’hui pourquoi certains parlementaires choisissent les membres de leur famille comme suppléants. Les raisons sont légion. Lisons ensemble l’histoire de ce député provincial de Bunia en Ituri. Il nous partage son expérience.
« Depuis mon jeune âge, je suis un homme qui avait des rêves et de grandes ambitions, raconte le député. Je désirais servir mon pays et contribuer à son développement. Lorsque l’opportunité s’est offerte à moi de siéger au Parlement, je n’ai pas hésité ».
Ce député provincial avoue qu’il ne voulait jamais prendre sa femme comme suppléante. Mais ce sont plutôt les circonstances qui l’ont poussé à le faire lors des élections.
Son parcours
Né à l’hôpital général de référence de Bunia, notre député a passé sa vie en Ituri. Ses études, sa carrière, sa vie, tout se résume à Bunia. Déjà à 23 ans, il adhère à un parti politique, le Mouvement congolais pour la renaissance où il voit grandir son désir de servir la nation. En même temps, il était journaliste à la radio Canal révélation.
Ces deux positions lui ont permis de constater non seulement la misère de la population, mais aussi « le désordre dans lequel évoluait le gouvernement congolais ». A 36 ans, il décide de postuler comme député provincial.
« Alors j’ai choisi ma femme comme suppléante »
Pour ce député, la raison était simple. Il explique : « Certes, j’étais dans un parti, mais je n’étais pas parmi les grands politiciens ou les décideurs de la province. Je n’avais donc pas d’appui, en termes de personnes influentes, […]. Outre ce manque de soutien, il y a le fait que j’étais jeune, n’ayant jamais accédé à de grands postes, que ce soit en politique ou ailleurs. »
Face aux « baobabs » de la province qu’il avait comme adversaires, tous avec une certaine notoriété, il n’avait aucune chance. « Ceux en qui j’avais placé ma confiance pour être suppléants m’ont lâché. Parce que pour eux, je leur faisais perdre leur temps et leur énergie dans une tentative électorale qui n’allait jamais aboutir. C’est pourquoi j’ai choisi ma femme comme suppléante », conclut-il.
Les autres politiciens ont leurs propres raisons
D’autres députés choisissent les membres de leur famille à cause de l’ingratitude de certaines personnes. Il n’y pas longtemps, la ville de Bunia a assisté à une scène où après la mort d’un grand notable de la province, ses enfants ont connu de sérieuses difficultés. Son suppléant, qui a pris le siège, n’a jamais rien fait pour les aider.
Choisir un parent comme successeur, c’est aussi sécuriser son sacrifice, estiment plusieurs députés. Car on se dit que même s’il arrivait un malheur, sa femme ne laisserait pas tomber ses enfants, le frère ne laisserait pas tomber sa famille.
Ont-ils raison ? Je ne sais pas. Mais je pense que l’idéal de toute lutte politique est de servir non pas soi-même ou sa famille, mais la communauté, ses électeurs. Lorsque tout le combat se focalise sur la famille, c’est là que le Congo assiste à la confusion entre les affaires publiques et privées.
Bonjour
Malheureusement le Congo ne pas un État mais plutôt un système d’enrichissement personnel et familiale. Voilà pourquoi la souffrance sans fin perdure pour les peuples congolais