Au lieu de fonctionner comme de vrais centres de rééducation, les prisons en RDC se limitent à une logique punitive. Les détenus y subissent des tortures et des conditions inhumaines. Ils ne bénéficient pas de programmes éducatifs, de formation professionnelle, encore moins de suivi psychologique nécessaires à leur réinsertion sociale. Cette réalité les pousse à récidiver une fois remis en liberté.
Cette situation a été mise en lumière après la libération de milliers de détenus de la prison de Makala il y a quelques mois à Kinshasa. Un reportage d’une chaine internationale avait révélé de mauvaises conditions de détention et de nombreux cas de personnes détenues sans jugement depuis des années. Remettre en liberté des individus ayant subi différentes formes de sévices, peut parfois avoir des conséquences dévastatrices. L’ancien ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, a publiquement reconnu que de nombreux criminels appréhendés par la police, étaient d’anciens détenus relaxés sans encadrement.
Qui donc accepterait d’engager ou de travailler avec quelqu’un qui non seulement a fait la prison, mais en plus, ne possède aucune compétence acquise durant toute la période de sa détention ? Le manque de dispositifs d’accompagnement renforce leur sentiment d’exclusion, rendant leur réinsertion sociale d’autant plus difficile.
Un cercle vicieux d’insécurité urbaine
En l’absence d’une réelle politique de réinsertion, de nombreux jeunes marginalisés retournent dans la délinquance après leur libération, exacerbant ainsi la violence et l’instabilité en milieu urbain. Dommage que les états généraux de la justice, lancés en grande pompe n’aient pas pu poser ce diagnostic.
Les détenus congolais ont aussi des droits. Les priver d’opportunités en fait des citoyens de seconde zone, livrés à eux-mêmes. On ne devrait pas oublier que la criminalité est pour nombreux d’entre eux, une question de survie pour laquelle, les autorités n’offrent aucune alternative.