Le projet Tunaweza milite pour la cohésion sociale dans le territoire de Fizi, à travers plusieurs activités dont celles de hautes intensités de mains d’œuvre (Himo). 200 jeunes de toutes les communautés locales sont mobilisés et affectés à la réhabilitation de la route Baraka – Bibokoboko. Aujourd’hui, non seulement leurs liens sociaux sont renforcés, mais ils gagnent aussi un revenu.
Il y a près de deux ans, dans le secteur de Mutambala, localité de Bibokoboko et dans la ville de Baraka en territoire de Fizi, des conflits tribaux rongeaient la vie sociale, suite aux affrontements entre groupes armés locaux à caractère ethnique. Attaques ciblées, insécurité, discours de haine ethnique… Les communautés locales vivaient « séparées » à cause de cette situation, mais une nouvelle page s’ouvre.
Grâce à l’accompagnement du projet Tunaweza, des jeunes de toutes les communautés locales rivales vivent désormais ensemble. Ils se sont engagés pour un seul objectif : restaurer la confiance et la cohésion sociale jadis en péril. 200 jeunes parmi eux travaillent ensemble à rétablir une route d’intérêt commun. Cette route Baraka-Bibokoboko est d’une grande importance symbolique.
Une prime d’encouragement aux jeunes
Par jour, chaque jeune qui participe aux travaux de réhabilitation de la route Baraka – Bibokoboko, touche une prime de cinq dollars. Ce qui leur permet d’investir ou d’épargner.
L’un de ces jeunes s’appelle Monikana Mwandaza. Il habite le village de Tujenge sur le tronçon Baraka – Bibokoboko. Voici son témoignage : « Vraiment ma vie a changé. Avant, je ne savais même pas comment épargner de l’argent ou investir. Aujourd’hui, grâce à ce projet Tunaweza, je sais le faire. Je fais désormais l’élevage des chèvres.
En plus, entre nous jeunes, nous avons désormais de très bonnes relations. Nous nous rencontrons, nous travaillons ensemble, nous échangeons… Aujourd’hui, un Mubembe peut quitter facilement Baraka pour aller Bibokoboko, un Munyamulenge peut aller de Bibokoboko à Baraka, sans aucun problème. »
Pour Monikana Mwandaza, le projet Tunaweza a bel et bien contribué à renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre les communautés.
Se rapprocher en travaillant ensemble
Un autre témoignage est celui de James Riboneka, la vingtaine, un des jeunes qui réhabilitent la route Baraka – Bibokoboko. Il a déclaré : « N’eût été l’arrivée du projet Tunaweza, nous les Banyamulenge n’aurions pas pu rencontrer de nouveau les Bafuliru, les Babembe et les Banyindu. Ce projet nous a réunis de nouveau. Nous l’exécutons ensemble, tout en rapprochant nos idées.
Des avancées significatives sont enregistrées, notamment le retour de la cohésion sociale entre nos tribus. Désormais, comme autrefois, on se rend visite et on vit de nouveau en harmonie. »
Il faut rappeler que dans la zone, il y avait trop de conflits et d’hostilités intertribales. Il n’y avait presque plus de communications entre certaines communautés locales, entre autres : les Banyamulenge, les Babembe, les Bafuliru, les Banyindu…
« Comme vous pouvez le voir ici, nous Banyamulenge, sommes ensemble avec les Bafuliru, les Banyindu et les Babembe. Nous travaillons ensemble et tout va bien. Nous remercions vivement le PNUD pour avoir appuyé ce projet Tunaweza.
Nous étions déjà appauvris, certains d’entre nous étaient devenus des coupeurs de route, se livrant à des actes de vol à mains armées, mais grâce au PNUD à travers son partenaire du projet Ugeafi, notre vie change positivement, et on avance », reconnait James Riboneka.
Les activités de hautes intensités de mains d’œuvre sont implémentées par l’ONG Union de groupes d’études et d’actions pour le développement de Fizi-Itombwe (Ugeafi), l’un des partenaires de mise en œuvre du projet Tunaweza.
*Cet article est produit dans le cadre du projet Tunaweza financé par PNUD RDC