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Protégez les enfants, n’en faites pas vos travailleurs

Ce 12 juin est une journée internationale contre le travail des enfants. En République démocratique du Congo, les enfants constituent une main d’œuvre très bon marché pour les familles, les commerçants et les groupes armés. Cette situation hypothèque leur avenir car ces enfants sont obligés d’abandonner l’école.

En cette période de coronavirus, le travail des enfants a redoublé d’intensité en République démocratique du Congo. Il n’y a qu’à se tenir au bord de la rue pour les voir monter et descendre avec sur la tête un bassinet de cacahuètes ou un carton rempli de biscuits, cigarettes, bonbons ou de sucreries semblables. Et les premiers employeurs et exploitants des enfants ce sont leurs parents ou tuteurs.

A cause de la pauvreté

A Mbujimayi par exemple, j’ai posé la question à une fillette portant un bassin de popcorns à vendre. Elle m’avait l’air très fatiguée. « C’est ma mère qui m’envoie vendre à la criée ces popcorns. Mais les gens n’achètent pas. J’ai fait des tours dans toutes les rues, je n’ai eu que 300 francs congolais », m’a-t-elle raconte presque essoufflée. La pauvre ! J’ai estimé son âge à environ 11 ans. C’est malheureusement ce qui arrive à plusieurs petites filles. Et quand elles sont dans la rue comme ça, certaines finissent par découvrir le sexe.

A Bakwa Tshimuna, en territoire de Lupatapata au Kasaï-Oriental, parmi les prostituées dans les mines de diamant, figurent des fillettes de 14 à 15 ans appelées Tumpatu. Les efforts du gouvernement et des ONG pour les faire quitter les mines peinent à produire des fruits. Mais en réalité, ce qui pousse ces fillettes à la prostitution c’est la pauvreté. Elles ont eu la malchance d’avoir des parents incapables d’assurer leur école, leur survie.

Même situation chez les garçons

Devant un entrepôt de produits manufacturés à Mbujimayi, j’ai rencontré Junior Ntumba, un garçon de 13 ans. Un camion était-là en train de débarquer des cartons de marchandises. Et le petit Junior était parmi les enfants qui portaient les cartons et les déposaient dans l’entrepôt. A la fin de ce travail si lourd, le responsable de l’entrepôt lui a remis 1000 francs congolais comme salaire.

J’ai vite compris pourquoi cet homme a choisi les enfants pour ce travail : c’est parce que les enfants n’exigent pas beaucoup d’argent pour faire un travail.  C’est une main-d’œuvre bon marché. Si c’était des adultes, ils n’auraient pas du tout accepté de faire un tel boulot pour un salaire de 1000 francs congolais (environ 0,5 USD).

Pour moi, la faute incombe aux parents de ces enfants. Tant pis s’ils sont pauvres. Quand vous vous mariez et que vous décidez de faire des enfants, vous devez aussi assurer pleinement leur prise en charge et leurs études, jusqu’à ce qu’ils grandissent et deviennent des responsables. Je dis non au travail des enfants, quelle que soit la raison qui les pousse à travailler. La place des enfants c’est à l’école.

 

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