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RDC : quels politiciens, ces Congolais !

Depuis la première passation pacifique du pouvoir entre l’ancien président Kabila et son successeur Tshisekedi, le paysage politique congolais ne cesse de m’effarer. J’ai parfois l’impression que la science politique enseignée à la Colline inspirée (université de Kinshasa), ressemble à un agrégat de postulats épistémiques inadaptés au prototype des politiciens congolais.

Si ce n’est pas le cas, peut-on dire que c’est l’homme politique congolais, tellement imprévisible dans ses dires et faires, qui crée une originalité atypique de l’espace politique mondial ? Prenons quelques exemples, pour être plus précis.

Malonda, projets de lois Minaku-Sakata, et convergence entre UDPS et Lamuka

Depuis l’accord de Genève entre les opposants politiques ayant fondé la coalition Lamuka contre le régime Kabila aux élections de 2018, le chemin de l’UDPS (actuel parti présidentiel) ne s’était plus jamais croisé avec celui de Lamuka. La cause ?

Le premier était accusé par le second de traîtrise, pour avoir pactisé avec un adversaire commun : Kabila. Il aurait fallu attendre le front anti-Malonda et les projets de lois Minaku-Sakata en 2020, pour voir les deux plateformes s’investir dans une même dynamique de revendication populaire. La rue, comme au beau vieux temps.

Consciente du rapport de force déséquilibré avec son allié dans les institutions, notamment au sein de l’Assemblée nationale, l’UPDS a résolu d’opposer à la majorité artificielle du FCC sa majorité populaire. Elle a organisé des manifestations en parallèles desquelles, sièges, habitations et biens de ses alliés du FCC ont été vandalisés.

FCC/CACH, une coalition d’amour-haine

Quelques jours passent, Félix Tshisekedi s’adresse à la nation à l’occasion du soixantième anniversaire de la RDC. Il s’oppose clairement aux réformes tendant à inféoder la justice à l’exécutif, et refuse d’investir Malonda.

Un agent de la Céni (Malonda), refusé par des organisations de la société civile et politiques, pour occuper la présidence de la Céni. Puisqu’elles lui reprochent d’être impliqué dans de présumées fraudes électorales aux derniers scrutins congolais.

Par la suite, le président procède aux nominations dans l’armée et la justice. Ça fait beaucoup pour le FCC qui se trouve obligé de contre-attaquer. La majorité parlementaire organise alors des manifestations à son tour pour prétendument soutenir les institutions et la Constitution. Mais elles vont vite se révéler une occasion pour démontrer sa force.

Certains voient venir ainsi la rupture entre les deux plateformes. Mais leur « amour » triomphe pour le moment sur leur haine. La preuve c’est qu’ils sont toujours ensemble, alors que le peuple veut la rupture de leur pacte qui hypothèque son bonheur et lui inflige une misère généralisée.

Mais quels politiciens, ces congolais !

 

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