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« Qui est mon père ? », le cauchemar d’un enfant issu d’un viol

« Je ne suis plus un enfant, maman. Montre-moi mon papa. Qui est mon père ? » Cris de détresse du petit Bruno, un garçon issu d’un viol et qui exige qu’on lui montre son père. Ne sachant quoi répondre à l’enfant, sa mère Brunette, pauvre jeune femme, vit le pire cauchemar de sa vie.

« Certaines douleurs ne s’effacent pas malgré le temps … », dit Brunette (nom changé), une jeune femme étudiante et célibataire, âgée d’à peine 30 ans. Elle nous raconte sa triste histoire pour, dit-elle, lutter contre les cas de viols faits aux femmes. Nous vous laissons lire intégralement son témoignage.

Tout a commencé quand j’ai dû arrêter l’école

Je n’avais que 15 ans quand cela m’est arrivé. A cette époque, ma famille était financièrement instable. Mon père était malade, c’est ma mère qui assurait la survie de toute la famille. Voyageant à tout moment, elle s’est lancée dans le commerce et mes grands frères lui ont emboité le pas.

C’était devenu dur de rester à m’occuper toute seule de la maison et de mon père malade. J’étais certes adolescente mais je devais surmonter la crise en faisant à la fois la ménagère et l’infirmière de mon père avant d’aller à l’école. Avec ça, il m’arrivait d’être souvent en retard au lycée. Quelques fois, l’école me renvoyait…

Convocation des parents à l’école

Mon père ne voulait pas me comprendre. Il pensait que je n’aimais plus aller à l’école. Après m’avoir renvoyée plusieurs fois, le lycée a adressé une convocation à mes parents, convocation que je n’avais pas le courage de présenter à mon père, par peur de ses mauvaises réactions envers moi. Une autre convocation des parents suivra, mais je garde toujours le silence. Pendant ce temps, je ne pouvais toujours pas accédé aux cours sans avoir préalablement présenté un de mes parents.

Dans mon coin, j’ai développé un repli sur moi par peur de la réaction de mon père… Remarquant mes absences répétées, l’école fait parvenir à mon père une énième lettre de convocation, cette fois-ci, par une autre personne que moi ! Prise de panique, je n’avais d’autre solution que de fuguer. Ce que j’ai fait après plusieurs réflexions. C’est à ce moment-là que ma vie a pris une tournure d’enfer. Les choses sont devenues pires qu’une simple fugue innocente.

Le bon Samaritain sera celui qui me violera

Je me suis refugiée chez un ami à mon frère ainé, un gars qui avait la confiance de la famille. Je lui faisais confiance par ce qu’il était très proche de la famille. Il m’a promis sa protection et qu’il jouerait la médiation pour mon retour dans ma famille. J’étais donc entre de bonnes mains, me disais-je. La tempête était donc passée, du moins c’est ce que je croyais. Mais c’était sans compter avec la malice de mon « Saint-Bernard ».

Ce même jour, il me montre une chambre et me demande de m’y reposer, le temps qu’il finisse ce qu’il avait à faire. Je m’endors sur un lit tranquillement sans rien soupçonner du tout. Quelques minutes après… Je sursaute de peur, il est à côté de moi et cherche à m’ôter mes sous-vêtements. Je crie mais personne ne m’entend. Je le repousse de toutes mes forces mais il est plus fort que moi. Il déchire ensuite ma blouse et saute sur moi… Malgré ma résistance, il bloque mes bras et me dit à l’oreille (je m’en souviens comme si c’était hier) : « Même si tu m’accuses, personne ne te croira, car même ton père ne te fait pas confiance. » C’est à la suite de ces mots qu’il a fini par abuser de moi. Il a fait pire que de me violer, il m’a pris ma virginité.

Deux semaines après, j’avais des nausées et des vomissements. J’ai pris du poids, mon corps commençait à se modifier, j’étais donc grosse… Obligée d’arrêter l’école, je ne pouvais plus fréquenter mes amis parce que, la famille, la société, tout le monde me regardait désormais comme une pècheresse, une damnée. Aujourd’hui encore, je me demande si aux yeux de la communauté, je suis une victime ou une coupable. Dois-je dire ou pas à mon fils comment il est venu au monde et qui est son père ?

 


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Les commentaires récents (9)

    1. Franchement c’est n’importe quoi pourquoi transmettre le poids d’un crime sur un enfant qui n’a rien demandé.

  1. une histoire triste,mais c’est le monde dans lequel nous vivons cet enfant est innocent et il a droit à savoir la vérité et comprendre quel genre d’humain est son père et c’est à lui de juger la suite des événements.

  2. Je pense ça ne servira pas grand chose de cacher la vérité à l’enfant,il sera toujours inquiet de vouloir connaître son père !!! malgré ces circonstances douloureuses je vous demanderai de le lui expliquer!!!
    Malgré cela lui affectera bcp,mais il finira par comprendre et peut-être même se lancer dans la lutte des violences faites à la femme……
    Triste nouvelle mais c’est la réalité😴😪😭😭😧

    1. Le fait de le savoir ma anéanti, vous ne pouvez pas comprendre voilà pourquoi il vous est si facile de dire qu’il doit le savoir. Connaissez vous des personnes qui sont issus de viols ? Savez vous la destruction mentale du à cette révélation. Vous êtes tous fatiguant