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En RDC et en Côte d’Ivoire, des défis similaires chez les jeunes

Manque de confiance dans les autorités, manipulations par des politiciens en mal de positionnement ou encore manque d’emplois… Les jeunes du Congo comme ceux de la Côte d’Ivoire connaissent les mêmes problèmes. Ils sont victimes d’un système qui les rend à la fois auteurs et victimes de leurs souffrances, hélas, sans le savoir.

Le positif dans la ressemblance entre les problèmes de la jeunesse congolaise et ivoirienne, c’est le fait qu’ils pourraient avoir les mêmes solutions. Des blogueurs congolais ont rencontré des jeunes ivoiriens qui ont vécu la crise électorale dans leur pays entre 2010-2011. Ils ont discuté et partagé leur expérience pour mieux réagir face aux problèmes et aux défis électoraux à venir.  

Des milliers de déplacés de guerre

La crise politique post-électorale en Côte d’Ivoire a coûté la vie à près de 3500 personnes. Les déplacés de guerre étaient estimés à 4 % de la population ivoirienne.  Dans Abidjan la capitale, des quartiers dits pro-Gbagbo et d’autres pro-Ouattara s’étaient constitués. On se souviendra que Laurent Gbagbo a été proclamé président par le Conseil constitutionnel, tandis que Ouattara l’a été par la Commission électorale et reconnu par la communauté internationale.

Crise post-électorale similaire en RDC et en Côte d’Ivoire

La crise née de la contestation des résultats des élections  avait fait naître une haine viscérale entre les jeunes Ivoiriens instrumentalisés par des politiciens des deux camps. En se battant les uns contre les autres dans cette guerre fratricide, les jeunes devenaient ainsi auteurs et victimes de leurs propres malheurs. C’est à peu près ce qu’il s’est passé en RDC lors des élections de 2011. Un Kabila réélu selon la Cour suprême, et un Tshisekedi qui revendiquait la même victoire. Au final, ce sont les jeunes du pouvoir et de l’opposition qui s’affrontaient.

En 2016, la Cour constitutionnelle a validé le maintien de Kabila au pouvoir au-delà de son dernier mandat constitutionnel. Le président de RDC peut rester au pouvoir tant qu’il n’y a pas d’élections. Ce que rejette l’opposition. Cette situation a créé une nouvelle crise de légitimité des dirigeants congolais. Voilà pourquoi les jeunes de Côte d’Ivoire et ceux du Congo peuvent se rencontrer et partager leur expérience pour mieux construire l’avenir commun.

Formation, action et plaidoyer, la stratégie gagnante d’un centre de jeunes

Marie-Louise Baikoro est l’une des responsables du Centre d’encadrement des jeunes Ivoiriens pour une société durable (ESD). Elle explique ce que ce centre a pu faire pour réduire la méfiance entre les jeunes des deux camps : « La stratégie du centre ESD est ‘’formation, action et plaidoyer’’. Nous approchons les jeunes pour parler de leurs problèmes en toute franchise et proposer des pistes de solution. Nous avons pu mettre les jeunes des deux camps ensemble pour discuter. Nous formons aussi les jeunes sur les différentes idéologies politiques. Cela leur permet d’adhérer au parti de leur choix en toute connaissance de cause et non plus par ignorance. Cela a porté des fruits ! C’est un processus de changement de mentalité. Les jeunes que nous avons approchés ne se font plus manipuler sur des bases ethniques ou par quelques cadeaux que ce soit. »

Les jeunes qui se parlent ne s’entretuent pas

Pour Franck Boni Nbeng, un jeune avocat ivoirien, « quand on arrive à mettre ensemble autour d’une table des jeunes de différents camps ennemis, ils réalisent finalement qu’ils ne sont pas si différents ! […] Et ils décident de ne plus s’entretuer. »

Cette méthode pourrait aussi fonctionner chez-nous, au Congo. Quand des notables des communautés nous demandent d’aller nous entretuer avec des jeunes d’autres communautés alors qu’eux sont en Europe, on devrait se demander avant : « Je fais ceci pour qui ? Quel est mon intérêt ? »

En plus, les jeunes ne devraient pas également adhérer à des partis ou des mouvances politiques sans avoir cherché à connaître les projets de société de ces partis, leurs idéologies, etc. Ne jamais s’engager parce que c’est le parti de ma tribu ou de mon oncle.

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