Quand on fait un tour sur les réseaux sociaux, on peut voir des publications très critiques envers le régime. Beaucoup rappellent souvent un passé glorieux (remontant au temps du président Mobutu ou de Joseph Kabila). Les nostalgiques de ces époques évoquent un niveau de vie plus acceptable qu’aujourd’hui, avec moins de stress et de pression dans le quotidien, la paix régnant dans toutes les provinces.
Chaque scandale politique, chaque nid de poule ou un quelconque fait divers suffit pour épingler les autorités et ressasser le passé. Cependant, au-delà des récriminations contre l’État, il faut également reconnaître que la société congolaise est dans une crise marquée par deux facteurs : l’indiscipline et l’indifférence collective.
Incivisme de la population accentué par la faiblesse de l’État
Prenons l’exemple des embouteillages à Kinshasa. La responsabilité sur cette question ne repose pas uniquement sur l’État. Le comportement des conducteurs est également à réprouver. Conduire à contresens, bloquer une partie de la chaussée pour héler les clients, ou encore ignorer les feux de signalisation sont devenus des pratiques courantes dans la capitale. Le chaos qui en résulte n’est pas seulement un signe d’inefficacité de l’État, mais aussi d’un manque criant de civisme et de responsabilité de la part des citoyens. Nous avons collectivement toléré et même encouragé ce désordre. Les conducteurs des taxis collectifs ne se gênent pas de retarder même des voyageurs se rendant en urgence à l’aéroport.
Le bras de fer régulier entre la police et des cortèges d’autorités politiques et militaires qui violent le code de la route illustre à quel point, le mal est profond.
À l’approche de la saison des pluies, de nombreux caniveaux de Kinshasa sont déjà bouchés. Mais qui les ont bouchés ? C’est la population et non les autorités ! A mon avis, aucun projet, aucune initiative ne marchera dans ce pays avec la mentalité que nous avons.