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RDC : « Kabiliste » jusqu’au bout ?

L’article 70 alinéa 2 de la constitution de la République démocratique du Congo stipule : « À la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu ». Des diverses interprétations que les uns et les autres donnent de cet article, il y a une chose qui me fait énormément plaisir, c’est qu’ils reconnaissent tous qu’il est dit « à la fin de son mandat ». Donc, il y a une fin pour ce mandat. RDC, ton futur me semble inconnu, imprévisible. C’est surtout l’après-décembre 2016 qui me parait effrayant ! S’il faut agir, c’est maintenant que nous devons le faire. Mais, je crois que nous ne pouvons donc pas retourner éternellement vers le passé car il nous est familier. RDC, ton avenir devrait préoccuper plus d’un.

Politiciens encastrés ?

Certains acteurs politiques commencent à se libérer du joug de leur famille politique et à affirmer haut et fort leur liberté de conscience. Cherubin Okende Senga, membre de la majorité présidentielle, vient de signer « leadership et jeu politique en RD Congo : l’audace d’une révolution substantielle ». Il identifie un leadership avec des effets pervers qui engluent le pays dans le spectre tragique de la déchéance de l’Etat.

Ce livre est un véritable réquisitoire du système politique congolais et du régime politique qu’il soutiendra. À la page 298, il écrit : « Ce serait une grave erreur que personne n’assumera lorsqu’il s’agira de rendre compte à la nation, sauf Joseph Kabila… A ce titre, il est le seul à négocier son destin… Si le chef de l’État demeure dans la direction qu’il a toujours empruntée depuis 2001, il entrera par la grande porte dans les annales de la république. Modifier la constitution pour conserver à tout prix le pouvoir, c’est brader l’œuvre qu’il a bâtie depuis son accession au pouvoir ». Voilà un livre qui va occasionner un débat si possible, prédisent certains connaisseurs de la politique congolaise. Mais aussi une chasse aux sorcières, c’est certain. Et ce, d’autant plus que cela semble la réponse d’un homme politique de la majorité présidentielle au livre du professeur Evariste Boshab, l’un des gros poissons de cette même famille. Ce dernier avait posé la question de la révision constitutionnelle.

Journalistes alignés ?

« Comme si les journalistes étaient eux-mêmes devenus politiciens »

En République démocratique du Congo, de nombreux acteurs politiques sont propriétaires de groupes de presse. Et souvent, la ligne éditoriale de ces médias penche pour l’opposition ou le pouvoir selon la position du  propriétaire. Ainsi, à la télévision, on voit des journalistes parler à longueur de journée de politique. Un « décryptage » dans un sens, sans équilibre. Comme si les journalistes étaient eux-mêmes devenus politiciens. Des clubs de journalistes pro-majorité ou opposition se forment autour de ces émissions. Et dans les émissions équilibrées, très vite les camps se forment. Relayeur des avis d’un camp et opposant d’un autre, chaque journaliste défend bec et ongle la cause de son patron. « Une position partisane », s’indignent auditeurs et téléspectateurs.

Des auditeurs et téléspectateurs qui poussent un peu loin le bouchon. Oser « soutenir » la tenue du dialogue annoncé par le président de la république par exemple devient un péché. Pour eux, appeler les parties en présence à trouver un compromis pour débloquer le processus électoral et résoudre l’impasse est considéré comme un crime de lèse-majesté.

Sur les réseaux sociaux, cependant, ces hommes de média écrivent le contraire de leurs déclarations à l’antenne. Après tout, journaliste ou politicien, sont humains comme tout le monde. L’homme de média tente de protéger son emploi. D’ailleurs, ils seraient nombreux à être à la fois journaliste et militant. Le journaliste se fait moralisateur de la société. Une telle intervention, est-elle une sorte de sonnette d’alarme face au probable chaos qui se profile à l’horizon au pays ?

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