Kasaï-Oriental : résurgence des cas de choléra

L’épidémie de choléra fait des ravages au Kasaï-Oriental. Qu’on le veuille ou pas, c’est la preuve d’une forte insalubrité dans la province, particulièrement dans la ville de Mbujimayi. Le manque d’eau potable y est aussi pour beaucoup.

Alors que la province se bat contre l’augmentation des cas de coronavirus, le choléra frappe en plein cœur de la ville de Mbujimayi. La commune de Diulu est celle qui enregistre le plus de cas depuis quelques mois. « Pour la dernière semaine, sur un total de 74 cas, la commune de Diulu est en tête avec 25 cas », a fait savoir docteur jean Pierre Sumba, médecin épidémiologiste à la division provinciale de la santé à Mbujimayi. Et depuis 3 ans, le choléra à déjà fait environ 1000 morts au Kasaï-Oriental.

Le manque d’eau potable est une des causes

Pour moi, même si ces statistiques font froid dans le dos, elles ne me surprennent pas du tout. En effet,  une bonne partie de la population de cette commune de Diulu consomme l’eau de rivières. Comment peut-on prétendre lutter efficacement contre le choléra si l’accès à l’eau potable n’est pas garanti ? Il arrive souvent que l’eau de la Regideso ne coule pas pendant une semaine ou plus. Dans ces conditions, la population n’a pas d’autre choix que de boire l’eau de pluies ou de rivières, même en période d’épidémie !

Conscient de cette situation, le médecin épidémiologiste Jean-Pierre Nsumba exhorte la population à purifier l’eau non sécurisée avant toute consommation en la bouillant ou en la désinfectant par des produits.

Un silence assourdissant des autorités

Le silence du gouvernement autour de cette épidémie m’inquiète. Il est temps que les autorités de la province s’impliquent et mettent des moyens conséquents pour éradiquer le choléra. Cela passe par une forte sensibilisation de la population, une lutte soutenue contre l’insalubrité, des sanctions sévères contre les pollueurs de la ville et surtout résoudre définitivement la question du manque d’eau potable dans la province.