L’annonce du retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sous l’administration Trump, a suscité de vives inquiétudes à travers le monde. La République démocratique du Congo en ressentira particulièrement les effets.
Alors que le pays fait face à des crises sanitaires récurrentes, ce désengagement américain menace directement la capacité de réponse aux urgences et la pérennité des programmes de santé publique. Jusque-là, les États-Unis étaient le plus gros bailleur de fonds de l’OMS.
L’OMS, un pilier essentiel du système sanitaire Congolais
En RDC, l’OMS joue un rôle clé dans le renforcement du système de santé. Elle assure :
- La surveillance et la réponse aux épidémies : avec des maladies comme Ebola et Mpox, l’OMS est en première ligne en déployant des experts, en fournissant du matériel médical et en formant le personnel de santé ;
- L’approvisionnement en vaccins et en médicaments : grâce à son partenariat avec Gavi et d’autres institutions, l’OMS facilite l’accès aux vaccins contre la rougeole, la polio et d’autres maladies ;
- Le soutien aux infrastructures sanitaires : plusieurs centres de traitement et laboratoires en RDC ont été construits ou rénovés grâce à l’appui technique et financier de l’OMS ;
- La formation du personnel de santé : des milliers d’agents de santé reçoivent chaque année une formation sur la prise en charge des maladies infectieuses et la gestion des crises sanitaires.
L’impact de la réduction du financement Américain
Les États-Unis étaient le premier contributeur de l’OMS, finançant environ 15 % de son budget. Leur retrait pourrait affecter directement plusieurs programmes en RDC. Concrètement cela signifie :
- Moins de fonds pour la lutte contre les épidémies : les campagnes de vaccination et les opérations de riposte rapide risquent d’être ralenties, augmentant le risque de propagation de maladies ;
- Une baisse du soutien aux structures sanitaires : moins de financements signifient moins d’équipements et de personnel, ce qui pourrait entraîner une dégradation des soins ;
- Un impact sur les ONG locales : le démantèlement de l’USAID, une autre source majeure de financement, mettrait en péril de nombreux projets sanitaires portés par des ONG opérant en RDC.
Une situation déjà fragile
Avec plus de 7 millions de déplacés internes et un contexte de guerre dans l’est du pays, la RDC dépend fortement de l’aide internationale pour maintenir son système de santé à flot. Un affaiblissement de l’OMS dans le pays pourrait aggraver la crise humanitaire et sanitaire.
Si le retrait américain de l’OMS constitue un défi majeur, il ne doit pas être une excuse pour l’inaction. L’État congolais doit assumer pleinement ses responsabilités en matière de santé publique. Cela passe par une augmentation des budgets alloués à la santé, un meilleur encadrement du personnel médical et une gestion transparente des fonds destinés aux infrastructures sanitaires. La dépendance excessive à l’aide internationale a montré ses limites ; il est temps que la RDC investisse davantage dans un système de santé solide et résilient, capable de faire face aux crises, sans être à la merci des décisions des bailleurs de fonds étrangers.