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Révoquer ne suffit pas

La RDC figure en bonne place au palmarès des pays les plus corrompus au monde. C’est même un virus contre lequel aucun remède n’a été trouvé pour stopper sa propagation. Les recettes du trésor public se volatilisent au profit des individus. Cela ravage l’économie du pays, et son influence handicape la marche du pays.

De toute la population corrompue, seule une portion négligeable est frappée de révocation. Ce qui, au total, ne représente absolument rien au regard de l’ampleur du fléau. Tous les secteurs de la société sont concernés mais les dirigeants politiques et les hauts fonctionnaires en sont spécialistes. Mais ce sont aussi les plus difficiles à punir. La formule est simple : limoger ou simplement se retirer du devant de la scène, en attendant que le temps fasse son œuvre. Il est rare de voir le chef de l’Etat prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des agents reconnus coupable de pillage des caisses de l’Etat.

En limogeant une trentaine de hauts fonctionnaires, parmi lesquels des diplomates, Joseph Kabila met-il enfin en action son slogan « tolérance zéro ? » Il peut également s’agir sans nul doute d’une simple mascarade. Punit-il ceux qui ne sont plus dans ses grâces ?

Révoquer et ensuite ?

Ces révocations révèlent une fois de plus le manque de justice du président congolais. Il limoge, c’est bien mais ces personnes feront-elles face à un procès ? Joseph Kabila n’oblige jamais ceux qu’il accuse de vol à se justifier et à payer pour leurs forfaits (rembourser des biens volés à l’Etat, purger des peines pour corruption). La corruption est-elle toujours un crime en RDC ?

Pour rappel, en juin 2015, le conseiller du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et ancien ministre de la Justice, Luzolo Bambi, avait déposé une plainte au parquet général de la République contre plusieurs personnalités impliquées dans des affaires de corruption, de blanchissement de capitaux et de financement du terrorisme. Depuis, cette dénonciation est restée lettre morte. Etait-ce pour amuser la galerie ?

Les fautifs doivent rendre à l’Etat ce qu’ils lui ont pris. Ce qui ressemble parfois à une chasse aux sorcières devrait s’arrêter au profit d’une vraie justice. La révocation des fonctionnaires de l’Etat doit être suivie de procès.

 

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