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Revue de presse : Les Kamuina Nsapu étendent leurs métastases au Kasaï

Les dés sont presque jetés : le Kasaï est entré dans le concert des régions congolaises à instabilité chronique. La milice Kamwina Nsapu a attaqué Muene-Ditu et envisage de marcher sur Mbuji-Mayi. L’ONU s’en inquiète. Revue de presse de Didier Makal.

Panique à Mwene-Ditu, samedi 11 mars, dans la province de Lomami. « Plusieurs centaines » de miliciens Kamwina Nsapu ont affronté  les forces de défense durant une bonne partie de la journée. « Les autorités affirment que les combats ont fait six morts dans les rangs des assaillants et un policier grièvement blessé. L’inquiétude est grande à Mwene-Ditu alors que de nouveaux rassemblements de miliciens ont été constatés en périphérie de la ville », écrit RFI sur son site.

Vers une vaste extension des Kamwina Nsapu

D’après RFI, un habitant dit avoir vu les miliciens plus nombreux, armés de bâtons, de machettes et « de fusils de chasse ». L’armée et la police les ont repoussés « vers la périphérie où samedi soir des heurts étaient encore signalés. » Dans un reportage à Tshimbulu, épicentre de l’insurrection, RFI note que « le phénomène Kamwina Nsapu s’étend au point de toucher cinq provinces ».

Ce chef coutumier Kamwina Nsapu avait été tué par les services de sécurité l’année dernière. Les membres de sa famille ne comprennent pas pourquoi l’insurrection menée par ses partisans est en train de gagner du terrain. « Ils ont pris le nom du chef mais on ne sait pas s’ils l’ont pris comme ça au hasard », s’interroge l’un d’eux.

Les Kamwina Nsapu « veulent atteindre Mbuji-Mayi », explique le maire de Mwen-Ditu qui se base sur les aveux de combattants capturés samedi, rapporte Radio Okapi. Dans une autre information, le même média revoie à la hausse le bilan des récents affrontements : « Dix-huit miliciens de Kamuina Nsapu ont trouvé la mort dans les accrochages survenus, samedi 11 mars dans la matinée ». Deux éléments des forces de l’ordre y auraient aussi péri.

L’ONU exige une enquête

Ces violences inquiètent l’ONU à tel point que l’organisation exige une enquête mixte. Une « menace » pour la RDC, constate Le Phare un journal de Kinshasa. Pour ce média, « la communauté internationale reste dans le doute », malgré l’annonce gouvernementale d’une enquête judiciaire par l’auditorat militaire sur les violences dans le Kasaï.

Le Phare ajoute :

« L’insistance des Nations-Unies à enquêter absolument au centre du grand Congo devrait constituer une interpellation pour les autorités congolaises et peut être une opportunité de démontrer, en ouvrant les sites ciblés aux enquêteurs venus d’ailleurs, qu’il n’y a rien à cacher ». Une enquête sans laquelle, poursuit Le Phare « il serait difficile aux autorités de Kinshasa de se dédouaner totalement »  des accusations d’exécutions sommaires, alors que des charniers sont signalés dans la région.

Des sanctions illégales ?

Un débat sur les sanctions internationales était  très attendu, mais n’a pu avoir lieu au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba entre deux professeurs congolais. La question préoccupe de nombreux Congolais tant ces sanctions influent sur les querelles politiques en RDC. Auguste Mampuya soutient, à la satisfaction de Kinshasa, que « les sanctions américaines violent le droit international ». André Mbata, pour sa part, réfute cette thèse, au grand dam du pouvoir. « Très grosse déception », soupire 7sur7 qui souligne que l’Afrique attendait ce débat aux allures d’un duel. Auguste Mampuya a annulé son déplacement à la dernière minute.

« Avec cet abandon, ce forfait ou cette poudre d’escampette  de son aîné, le prof émérite Auguste Mampuya, prof André Mbata qui était déjà imbattable en droit constitutionnel vient de signer sa première grande victoire. Une victoire tout à fait historique dans un autre domaine du droit où il ne s’était pas encore vraiment annoncé, il s’agit du droit international public » conclut 7sur7.

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Les commentaires récents (2)

  1. Que l’on arrête de verser innocemment le sang des fils de la R.D.C!Les Forces Armées Congolaises et la Police Nationale Congolaise se seraient aussi mêlées à cette situation…