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Rutshuru : les veuves et les orphelins ne peuvent être privés du droit de jouissance de leurs terres

Les associations de protection des femmes et des enfants combattent de plus en plus la pratique consistant à chasser les veuves et leurs enfants des terres laissées par leurs défunts maris. Parmi les victimes, Maria (nom d’emprunt) est allée en justice et a gagné le procès contre sa belle-famille, avec l’accompagnement des associations de défense des droits de l’homme. Elle a donc réussi à récupérer sa terre.  Aujourd’hui, elle y vit mieux avec ses enfants.

« Mon mari est mort en 2015 ici à Rutshuru. Il m’a laissée avec nos six enfants, deux filles et quatre garçons. Après sa mort, sa famille nous a tout pris : notre maison et notre champs », explique la quarantenaire Maria. Elle dit s’être retrouvée dans la rue avec ses enfants pendant cinq ans, mais elle s’est battue et aujourd’hui elle a été réhabilitée dans ses droits. Maria raconte son combat : « J’avais participé à une réunion des associations féminines en 2017, sans y être invitée. J’ai posé des questions sur mon cas. Et Dieu merci, j’ai obtenu quelques adresses d’associations des droits de l’homme. Je les ai contactées et elles me sont venues en aide jusqu’à ce que j’ai gagné le procès. »

Une femme dynamique

A travers notre conversation avec Maria, j’ai compris que cette femme n’avait pas étudié, et n’avait pas non plus les moyens financiers de s’en sortir dans des batailles judiciaires à la congolaise telles que je les connais. Mais, comment a-t-elle pu gagner le procès au tribunal de grande instance de Goma ?Maria explique :  « J’ai été orientée par l’une de mes amies. J’ai rencontré des associations telles que Dynamique des femmes juristes (DFJ), Synergie des femmes unies pour le développement et la paix et Association des volontaires pour le Congo (Asvoco). J’ai continuellement revendiqué ma terre, mon précieux héritage. Et j’ai gagné le procès, avec le concours de plusieurs personnes. »

C’est criminel de ravir les biens des vulnérables

Pour Dufina Tabu Mwenebatende, coordonnateur de l’Asvoco, Maria est très courageuse et a tenu tête à sa belle-famille au tribunal pendant huit mois. « Elle a quitté son Rutshuru natal à moto jusqu’à Goma pour tenter sa chance et nous avons gagné », explique Dufina. Et d’ajouter : « L’union fait la force. Ensemble, nous avons toujours gagné ce genre de procès, car la cause que nous défendons est noble. Plusieurs veuves souffrent alors qu’elles devraient jouir de leur héritage sans être inquiétées. »

Avec ses enfants, Maria vit des produits agricoles de son champ. « Je suis très bien chez moi maintenant et mes enfants ont repris le chemin de l’école, se réjouit-elle. Pour finir, j’ai pardonné ma belle-famille pour tout le mal qu’elle m’a fait ».

Je pense que c’est criminel de ravir les biens des veuves et des orphelins. Ce traitement inhumain et rétrograde devenu récurrent dans la société congolaise doit être banni. La justice doit faire son travail dans ce domaine.

#TerreDePaix

 

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