Que se passera-t-il s’il n’y a pas d’élections en 2017 en RDC ?

Les uns diront comme d’habitude que le ciel ne tombera pas et les autres craignent de nouvelles émeutes comme en décembre 2016. Malgré tout, la question est cruciale. Que va devenir le pays sans élections cette année ? Ce qui est vrai, c’est que le peuple est fatigué de ces dialogues interminables. 

Il n’y a que deux scénarios possibles s’il n’y a pas d’élections en 2017. Soit Kabila se maintient au pouvoir avec son armée comme une force d’occupation ; soit le peuple se prend en charge et enterre le régime. Sans élections en 2017, il faut s’attendre à gérer de sérieux problèmes en RDC. Tous les ingrédients de tension sont déjà réunis. La météo politique congolaise indique un avenir orageux. C’est un peu comme si le chef de l’État était assis sur un volcan dont l’éruption risquait de l’emporter.

Des signes prouvant qu’il n’y aura pas d’élections

Difficile d’espérer la tenue des élections en 2017. L’absence de volonté politique de nos dirigeants en est la preuve. Comment attendre les élections lorsque le député Zoé Kabila (propre frère du chef de l’État) déclare : « Les Kabila ne sont pas prêts à céder le pouvoir à n’importe qui. »  De tels propos sont à prendre au sérieux. Ces propos révèlent tout simplement les vraies intentions du régime : celles de s’éterniser au Palais de la nation.

Autre signe de la non tenue des élections en 2017, c’est l’incapacité du gouvernement à mobiliser 1,8 milliard de dollars américains nécessaires pour ce cycle électoral. Le ministre d’État en charge du Budget Pierre Kangudia l’a dit et répété. Il n’y a pas d’argent, à moins que la communauté internationale accepte de mettre la main à la poche pour financer les élections.

La lenteur de l’enrôlement des électeurs est aussi un signe que nous n’irons pas aux urnes cette année. Aucun électeur  n’a encore été enrôlé dans la troisième aire opérationnelle de la Ceni, en l’occurrence dans l’espace du grand Kasaï où les préparatifs étaient censés commencer le 7 janvier. Les choses évoluent à pas de tortue. Ailleurs, pour avoir une carte d’électeur, les requérants sont parfois obligés de se présenter tôt le matin afin d’avoir des jetons en raison du nombre très réduit des centres d’inscription. 

Laissez les élections aux pays démocratiques

À vrai dire, la RDC n’est pas encore prête pour de vraies élections. C’est la raison de tous ces tâtonnements. Laissez les élections aux pays démocratiques. Quand la RDC sera passée de la République bananière à une véritable démocratie, alors on pourra parler d’élections. C’est un pays qui n’est plus régi par aucun texte.

Le respect de la Constitution a été rejeté aux calendes grecques depuis décembre 2016. L’accord de la Cité de l’Union Africaine est caduc. Celui de la Saint-Sylvestre qui avait contribué à faire baisser la tension dans le pays n’est toujours pas mis en application. Le pays tourne en rond. Bref, Kabila et sa majorité ont mis en place un environnement de blocage qui tôt ou tard finira par révolter le peuple.