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La « Séro-ignorance », pour ne pas s’inquiéter du VIH à Lubumbashi

Se faire dépister du VIH/Sida est un fait rare à Lubumbashi. Entre courir le risque de se savoir atteint de cette maladie taboue et vivre sans y penser, sain ou atteint, le choix régulier porte sur l’ignorance de son état sérologique. 

Ils sont rares ces habitants de Lubumbashi qui se rendent à l’hôpital, de plein gré, pour se faire dépister du VIH. La raison n’est pas l’ignorance mais la peur car cette maladie résonne comme une condamnation à mourir. Pourtant, se faire dépister régulièrement, lorsqu’on a connu des rapports sexuels non protégés, permettrait de lever tout soupçon. Mais à Lubumbashi, des personnes préfèrent rester dans l’ignorance !

La séro-ignorance, un risque

Certaines personnes recourent aux tests personnels, disponibles dans des pharmacies. Seulement, un test sans y associer un conseiller médical ne produit qu’un homme instable face aux résultats.

Un pharmacien rencontré au centre de dépistage de Kamalondo, une des communes de Lubumbashi, note une faible fréquentation : « les gens ne refusent pas le test. Ils ont plutôt tendance à se tester eux-mêmes en achetant les réactifs à VIH. Mais ils ne partagent pas leurs résultats. » Les patients ont recours au test personnel car ils craignent l’indiscrétion dont font preuve certains professionnels de santé.

Il existe à Lubumbashi, des personnes qui croient encore, selon des professionnels de la santé, que le Sida sert à décourager les amoureux. Pourtant, la ville se situe aux portes de l’Afrique australe fortement touchée par le VIH-SIDA. La cité de Kasumbalesa, frontalière de la Zambie, est parmi les points chauds de la propagation de la maladie.

Lubumbashi sous la pression du VIH-SIDA

En 2010, 11 % de la population à Kasumbalesa était atteinte du VIH. Cette maladie risque de se propager dans cette région déjà très exposée. En 2011, la cité de Fungurume, située près de Lubumbashi, comptait 6 % de séropositifs alors que la moyenne nationale du VIH est fixée à 4,3%.

L’importante exploitation artisanale du cuivre, la fréquentation des conducteurs de camions d’Afrique australe, l’absence de dépistage et de sensibilisation sont autant de facteurs aggravants pour la propagation du virus.

 

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