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« Le combat » des prostituées contre le Sida à Goma

À 23 ans, mère de deux enfants, Annah (nom d’emprunt) fait partie des centaines de prostituées réunies au sein de l’Association d’encadrement des femmes libres (AEFL) à Goma, à l’est de la RDC. Leur union a pour but de lutter contre la propagation du virus de VIH/SIDA.

« Objectif zéro : zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès lié au VIH/SIDA » : c’est l’objectif donné à Goma lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida. A cette occasion, la professionnelle du sexe, Elle-même séropositive, Annah nous parle de son combat contre cette maladie infectieuse au sein de l’AEFL.

Dans votre métier, que représente le Sida représente ?

Annah : Pour moi, le Sida est tout ce qu’il y a de mal au monde. Je n’ai pas été scolarisée simplement à cause de ma maladie. Ma mère est morte du Sida en 2008 et mon père aussi, deux ans après. Pour dire vrai : cette maladie est à la base de notre malheur en famille. Je hais le Sida en tout cas.

Pourquoi luttes-tu contre le Sida ?

Tout simplement parce que j’aime la vie. Je crains le Sida. Voilà, la cause qui me pousse à participer à la sensibilisation mes collègues, à travers l’association, car je ne souhaite plus voir mes proches mourir du Sida.

Personnellement, pourquoi te prostitues-tu ?

Elles sont rares, ces prostituées qui font ce travail par plaisir ou par passion. Personnellement, je suis une prostituée pas parce que je le veux, mais c’est une contrainte. Je n’ai pas d’autre boulot à part cela. Avant, j’étais commerçante. Mais le taux d’achat était faible avec beaucoup de taxes et j’ai abandonné. Je n’avais pas le choix.

Comment mener cette activité en toute protection ?

À mon avis : les filles de joie sont les premières personnes qui savent se protéger contre le Sida, et les autres maladies sexuellement transmissibles. On a d’abord à faire à des inconnus tous les jours et je crois qu’il s’agit d’un choix entre la vie et la mort.

Je ne me suis jamais prostitué pour mourir, ni pour condamner les autres. C’est plutôt pour survivre, moi et tous mes dépendants. On ne fait jamais l’acte sexuel sans porter un préservatif. Et j’ai toujours des préservatifs sur moi pendant mon travail. Ça ne manque jamais. C’est d’ailleurs toujours la première chose que j’achète après avoir gagné de l’argent. On nous apprend également, comment on peut aider à protéger les autres. Car c’est tout notre métier qui est un danger permanent. Parfois, nous avons les mêmes clients. Voilà pourquoi l’enjeu est grand.

Que faites-vous concrètement pendant cette journée mondiale contre le Sida ?

Dans notre association, nous sommes plusieurs centaines de membres et nous sensibilisons ensemble les filles prostituées actives et inactives à comment se protéger ainsi que les clients. Ensuite, on leur explique l’importance de connaître son état sérologique. Pour notre association, l’idée est d’encourager les prostituées déjà atteintes du virus de Sida, à adopter des méthodes pratiques de protection et de les décourager de la prostitution pour se soumettre aux soins médicaux.

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Les commentaires récents (4)

  1. C est très touchant elles sont nos soeurs nos amies ,si comment leurs soutenir ???? Je serais prête pour une aide morale que financière