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Le slam s’enflamme à Lubumbashi !

Je suis venu au slam par le plus grand des hasards. Je venais de publier un petit ouvrage intitulé : « Les perles de l’espace francophone », lorsqu’un jeune homme m’a demandé de lui écrire un poème sur la paix.

Je voulais remettre un exemplaire de mon ouvrage à Alphonse Ngoyi Kasanji, actuel gouverneur du Kasaï-Oriental, qui venait d’ouvrir sa maison de radio-télévision dénommée « Océan pacifique ». Il n’était encore qu’ambassadeur universel de la paix.

Alors que j’attendais d’être reçu, un jeune homme s’est approché de moi, voyant cet ouvrage entre mes mains – sans même chercher à le feuilleter ou à savoir si j’en étais l’auteur – m’a demandé si je pouvais rédiger pour lui un poème sur la paix.

Seul slameur et seul…

La manifestation pour laquelle cette demande m’avait été adressée n’a pas eu lieu. Mais puisque j’avais le texte, j’ai eu l’idée de le déclamer à l’Université de Mbujimayi, le 15 juin 2016.

J’étais le seul slameur à Mbujimayi de 2006 à 2013, je crois. Lors de mon retour à Lubumbashi en 2013, j’ai trouvé un slameur actif, avec qui j’ai collaboré pendant un an. Après son départ pour l’Afrique du Sud, je me suis retrouvé le seul jusqu’en 2018. Comme cela me désolait, alors que le slam était en train de vibrer à Kinshasa…

Des vocations intéressantes

Je me rendais compte, la mort dans l’âme, que le slam, « poésie orale et urbaine déclamée dans les endroits publics sur un rythme scandé », était inconnu de la plupart des Lushois. La plupart des écoles n’en acceptaient même pas les productions, en dépit de l’engouement manifesté par les élèves. Et pourtant, le slam a un fort impact sur tous ceux qui ont l’occasion de l’écouter…

Mais après ma prestation au Centre d’art Waza le 23 septembre 2017, lors de la participation de Habari RDC/Lubumbashi à la campagne mondiale « Speak ! », ce fut le déclic ! Un appel à candidatures est lancé par l’Institut français de Lubumbashi, portant sur le slam : 28 demandes pour un quota traditionnel de 10 personnes au maximum. Quelle joie immense de découvrir des vocations, des talents qui s’ignoraient ou qui étaient cachés !

Quelle profonde émotion d’avoir lu la joie sur tous les visages lors des deux spectacles ! C’est l’essor du slam à Lubumbashi. Un collectif de slameurs et poètes dénommé « Ame Shram Slam », vient d’être créé. Mieux vaut tard que jamais ! En chaque homme sommeille ou peut sommeiller un génie méconnu ou inconnu, un don ou un talent caché…

 


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