Rendre électrique son parc automobile est aujourd’hui une tendance croissante à travers le monde, et l’Afrique n’est pas en reste. Des pays comme le Burkina Faso, le Rwanda et le Kenya prennent déjà des initiatives audacieuses en matière de véhicules électriques, avec des projets de fabrication locale et de développement des infrastructures de recharge. Mais en RDC, la question reste au stade des intentions. Sommes-nous en train de rater un tournant technologique crucial ?
Le passage à la voiture électrique présente plusieurs avantages, tant économiques qu’écologiques. D’abord, une voiture électrique réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre et contribue à la lutte contre la pollution de l’air, un problème préoccupant dans nos villes. Ensuite, elle permet de diminuer la dépendance aux importations de carburant, un facteur important pour un pays comme la RDC où le prix des hydrocarbures reste instable.
Sur le plan économique, l’essor du véhicule électrique pourrait aussi créer de nouvelles opportunités industrielles. La RDC possède l’un des minerais les plus stratégiques pour cette transition : le cobalt, essentiel dans la fabrication des batteries. Pourtant, au lieu de valoriser cette ressource sur place, nous continuons à exporter la matière brute, laissant d’autres pays profiter de la valeur ajoutée.
Un marché congolais dominé par des véhicules d’occasion polluants
Pendant que d’autres nations africaines modernisent leur flotte automobile, la RDC reste un marché où affluent massivement des véhicules d’occasion, dont certains seraient interdits de circulation sous d’autres cieux. Nos routes sont envahies par des voitures usées, fortement polluantes et souvent inadaptées aux réalités locales. Cette situation fait de notre pays un véritable dépotoir pour l’industrie automobile mondiale.
À titre d’exemple, il n’est pas rare de voir circuler à Kinshasa ou à Lubumbashi des véhicules rejetés par l’Europe pour non-conformité aux normes environnementales. Résultat : une pollution accrue et des coûts d’entretien élevés pour des voitures en fin de vie.
Un retard dangereux pour l’avenir
L’avenir de l’automobile se joue aujourd’hui, et ne pas prendre le virage de l’électrique risque d’accentuer notre retard technologique et économique. La RDC ne doit pas seulement être un fournisseur de matières premières pour les batteries, mais aussi un acteur clé du développement de la voiture électrique sur le continent.