Machine à voter
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Un technicien de la Céni s’inquiète de la machine à voter

La Céni est catégorique : les élections de décembre 2018 se feront avec la machine à voter. Ceux qui s’y opposent n’auront que leurs yeux pour pleurer. Pourtant, nous avons rencontré un technicien de la Céni qui a osé nous parler de ses doutes sur l’utilisation de cette machine à voter, mais aussi des problèmes des salaires dans cette Commission électorale de la RDC. Pour le protéger, nous ne mentionnons pas son nom.

Le gouvernement se vante d’organiser les élections sur financement propre, alors qu’au sein même de la Céni, on compte encore des revendications salariales. C’est par cette question que nous démarrons notre conversation avec l’agent de la Céni. « Nous avons un sérieux problème d’argent à la Céni. Nous travaillons de six heures à vingt-trois heures, et on ne nous paye pas les heures supplémentaires », révèle cet agent de la Céni.

Parlant du financement des élections par la communauté internationale, il déclare : « Ce n’est pas nous [Céni] qui avons refusé l’aide financière extérieure, ce sont les politiques ! » La RDC refuse le soutien extérieur, alors qu’elle n’a pas de quoi payer convenablement les travailleurs de la Céni. Ne va-t-on pas tout droit vers d’autres manifestations d’agents non payés comme à Mbujimayi ou dans la province de la Tshopo en octobre 2017 ?

La machine à voter est-elle crédible et fiable ?

Étonnez-vous : ce technicien de la Céni n’a pas du tout confiance en la machine à voter en raison de son système d’exploitation contenu dans un simple disque amovible. L’agent exprime sa crainte : « On a mis le système d’exploitation de la machine à voter dans ce que vous appelez puce ou carte mémoire. Or, si quelqu’un vole cette carte et qu’il est un bon programmeur, il peut facilement accéder aux données, modifier les résultats et programmer des choses même à partir de son téléphone Android comme un bon programmeur peut le faire. Ceci est une vulnérabilité difficile à contrôler. » Or si les membres de la Céni eux-mêmes ne font pas confiance en la machine à voter, comment pourrait le faire la population ?

Une autre question, c’est celle de savoir comment la machine à voter pourra fonctionner dans des coins du pays dépourvus d’électricité. C’est au moins sur ce point que l’agent de la Céni nous a paru assez rassuré : « La machine elle-même a une autonomie de 24 heures. Elle a également une batterie de 48 heures. L’élection va se dérouler en une journée mais nous avons prévu une autonomie pour trois jours. »

Prétendre autofinancer les élections, recourir au vote électronique (même dans les milieux ruraux)… Tout cela me semble bien comme innovations, mais c’est arrivé trop vite selon moi. Au risque de voir se multiplier les difficultés…

 


Vous pouvez lire aussi : Cinq raisons de recourir à la machine à voter en RDC

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Les commentaires récents (2)

  1. à ce qui concerne la machine à voter,il n’ya aucun problème,ce sont les membres des l’oppositions qui veulent créer des problèmes,quelque soit sur la machine à voter on a mis une carte memoire qui va favoriser la corruption,il n’ya problème,toute autorité vient de Dieu,c’est la majorité qui est autorité par rapport à l’opposition,donc nous allons conclurer en disant ceci: nous voulons les élections paisible c’est tout.