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La technologie peut-elle favoriser les violences basées sur le Genre ?

Depuis le 25 novembre dernier, le monde entier est mobilisé autour de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) sous toutes ses formes à l’occasion de la campagne des 16 jours d’activisme. Dans ce but on organise des conférences par-ci, des marches par-là ainsi que d’autres activités de sensibilisation. Cependant, les VBG qui se commettent par voie technologique, principalement sur internet, ne sont pas décriées alors qu’elles peuvent être aussi bien dévastatrices que le harcèlement sexuel.

Pour quoi ce silence?  Je pense que ceci est dû en partie à l’ignorance des internautes et l’absence de législation y afférente. Il est difficile pour la société de comprendre la nature des conséquences que peuvent avoir certains actes posés en ligne. Cela dépasse le seul cadre du cyberespace. Ainsi donc, je voudrai au travers de cet article, revenir sur certaines manifestations violentes les plus récurrentes sur la toile congolaise pour éveiller la conscience des internautes.

Le harcèlement en ligne.

Il s’agit des actes répétés et non sollicités tenus en ligne en direction d’une personne qui les perçoit comme intrusives, dérangeants ou menaçants. En se servant des outils technologiques, Il est difficile de remarquer que nos actes peuvent devenir intrusifs ou dérangeants envers nos correspondants.  Dans la vie hors ligne, ceci peut être facile à détecter vu que l’on sait voir l’interlocuteur et lire ses réactions mêmes non verbales. Il est donc important de prendre en considération les réactions de nos correspondants pour éviter de tomber dans le harcèlement.

Le partage non consenti des informations privées

Ces deux phénomènes s’observent sur la toile congolaise depuis quelques années. Nous assistons de plus en plus à la publication des contenues privés sur internet par des tierces personnes avec intention de nuire ou de salir la réputation d’autrui.  Il ne s’agit pas uniquement du partage des sextapes ou d’images intimes. Il est question également de toute autre information de nature privée. Cela ne devrait pas non plus faire l’objet de partage en public sans consentement. L’internaute congolais doit arriver à comprendre qu’internet ou le web est un espace public et que les informations reçues en privé devraient rester privées si l’auteur n’a pas consenti au partage.

Le cyber-chantage

Il s’agit des circonstances dans lesquelles des personnes sont forcées à agir contre leur gré par quelqu’un qui détiendrai des informations sensibles à leur sujet.  Les cas le plus récurrents sur la toile congolaise est la détention par quelqu’un des informations à caractère sexuelles sur une personne quelconque et qui fait chanter ce dernier en lui demandant une contrepartie soit en terme d’argent ou de faveur sexuelle.  La plus part des victimes de ces cas sont des femmes, des personnalités publiques et des hommes politiques.  Il  s’agit des formes de chantages qui peuvent détruite des vies ou des carrières.

L’accès non autorisé et le contrôle à distance

Il y a des personnes qui utilisent des moyens technologiques pour avoir un control sur autrui. Il peut s’agir ici du conjoint. Le fait que la plupart des victimes soient des femmes me fait dire que ceci est une violence basée sur le genre. Les mots de passes des comptes sont du domaine de la vie privée et ne devrait être violés sauf consentement du propriétaire.

Le vol d’identité

Combien fois n’avons pas appris qu’un tel a vu un de ses comptes sur les réseaux sociaux dédoublés par des personnes mal intentionnées? Il y a des gens qui ont vu leur personnalité salie suite au partage sur leurs comptes d’images indécentes à leur insu.  En effet, en un ou deux cliques, on peut se faire un profil avec une identité tierce mais il n’est pas aisé pour le propriétaire de l’identité voler de surmonter le forfait. Parfois le bourreau ne voit pas les conséquences de son acte.

L’APC (Association for Progressive Communication) et ses partenaires dans la campagne Take back the Tech a développé tout un manuel avec plusieurs autres types des manifestations des violences en ligne basées sur le genre qu’on peut retrouver sur son site. Il devrait intéresser tous les internautes congolais.  Tout acte posé sur internet ou au moyen de tout autre outil technologique en défaveur d’une personne à cause de son genre devrait à mon sens être considéré comme une violence basée sur le genre.  La tenue des propos discriminatoires, les abus et autres fais sexuels, le dénigrement par le biais de la technologie constituent des VBG à part entière et devraient être dénoncés et combattus.

 

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