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La télévision en RDC : quand le contenu local est délaissé au profit de programmes étrangers

La diffusion prochaine de la saison 3 de l’émission The Bachelor sur Canal+Pop fera sûrement parler d’elle en RDC.  Interdite par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) pour « dépravation de mœurs », cette émission a été vivement critiquée par des figures publiques comme Christian Bosembe, qui l’avait qualifiée de « honteuse, ignoble, abrutissante et perverse ». Sa saison 3 sera-t-elle diffusée en RDC ? Wait and see.

À travers cette polémique, une question cruciale se pose : que nous proposent les chaînes congolaises comme alternative ?

Un constat amer

Le paysage télévisuel congolais est marqué par un manque flagrant de contenus locaux de qualité. Beaucoup de chaînes de télévision se contentent de rediffuser des programmes étrangers, en particulier des émissions françaises, en raison de notre appartenance à la Francophonie. Cette absence de créativité locale s’explique principalement par des contraintes financières. La production audiovisuelle requiert des moyens considérables que la majorité des chaînes locales ne peuvent se permettre.

De plus, la plupart des chaînes de télévision en RDC appartiennent à des acteurs politiques, qui les utilisent comme outils de propagande. Ainsi, l’accent est rarement mis sur des contenus culturels, éducatifs, économiques ou divertissants qui pourraient enrichir la société congolaise.

L’essor des chaînes câblées

En l’absence de contenus attractifs, les Congolais se tournent de plus en plus vers les chaînes câblées, telles que Canal+ ou d’autres réseaux étrangers, qui captent un large public avec des programmes variés et de qualité supérieure. Mais ce virage pose un problème : ces chaînes ne reflètent pas notre réalité culturelle. Pire, elles nous imposent une vision étrangère du monde, influençant ainsi notre perception collective.

Ironie du sort, des producteurs étrangers viennent de plus en plus tourner des émissions sur le sol congolais, mettant en évidence la richesse de notre pays, mais sans que cela profite aux médias locaux. Cette situation révèle un déséquilibre profond et une incapacité de nos chaînes à capitaliser les atouts de la RDC.

Un besoin urgent d’investissement local

Pour éviter de se perdre dans un flux continu de programmes étrangers, nos chaînes doivent impérativement investir dans la production de contenus locaux. Cela implique non seulement un soutien financier, mais aussi une vision politique et stratégique pour promouvoir des émissions qui valorisent notre culture, notre histoire et notre diversité. Le renouveau de la télévision congolaise passe par l’appropriation de son contenu par notre population.

 

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