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Apeurée par le VIH, elle se résout à donner des capotes à son fils

Il reste difficile de démontrer par des statistiques les conséquences de l’insuffisance de l’éducation sexuelle chez les jeunes Congolais. Mais il est facile de s’en rendre compte au quotidien. Les parents de Guershom, un jeune de Lubumbashi que j’ai rencontré, ont décidé de briser les barrières, car parfois ce sont nos coutumes ou nos religions qui nourrissent trop de tabous.

La sexualité préoccupe pourtant tout le monde, jeunes et adultes. Ses conséquences sont liées à l’ignorance de bonnes pratiques. Ce qui conduit les jeunes à des situations souvent déplorables. Grossesses non désirées, avortements clandestins, violence sexuelles, maladies diverses…

Guershom a découvert sa sexualité à l’âge de 10 ans. Comme de nombreux autres jeunes, il entend ses amis raconter des histoires sur les filles. Des histoires difficiles à comprendre pour lui, jusqu’à l’expression « faire l’amour » qui selon lui servirait même à intimider les filles.

Un jour, il a osé prononcer cette expression en famille à la maison, pensant ainsi intimider ses sœurs. Mais il a eu droit à la chicotte de son père, puis à l’interdiction formelle de fréquenter certains enfants du quartier considérés comme « impolis ». « Cette réprimande n’avait pas arrêté ma soif d’en connaître d’avantage sur la sexualité. J’ai commencé à fréquenter les salles de cinéma pour visionner les films dits ‘’enfants non admis‘’, classés X », avoue-t-il.

Elle a donné des capotes à son fils

Lorsque Guershom a voulu quitter le toit familial, appelé à poursuivre ses études dans une autre ville, ses parents ont pris leur courage à deux mains pour aborder la question de la sexualité avec lui. « C’est parce qu’ils savaient que désormais je ne serais plus sous leur surveillance », explique-t-il. Le jeune Guershom se rappelle le jour où sa mère lui a parlé des femmes : « En me conseillant, ma mère me raconte une histoire gênante d’une de ses amies atteintes de VIH avec photo à l’appui. Quel effroi à la vue de ses images ! A la fin, elle conclut en disant : si tu veux voir une femme, j’ai pris soin de mettre des préservatifs dans ta valise. » Pour son père, le jeune homme devait absolument faire le choix de l’abstinence, basée sur les croyances chrétiennes de la famille.

Ces échanges avec les parents ont beaucoup aidé Guershom pour faire des choix judicieux en matière de sexualité. « Je vois beaucoup d’amies qui n’ont pas pu terminer leurs études secondaires pour cause de grossesses non désirées », constate-t-il. D’autres sont mortes en tentant d’avorter en clandestinité. Il n’y a pas de doute : parler des choses qui troublent les jeunes leur permet de faire les meilleurs choix.

 


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