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« Hoolala ! Parler du sexe à mon fils ! Ah non, je n’ai pas ce temps là »

Parler du sexe à ses enfants est un véritable tabou pour certains parents à Mbujimayi. Des sujets tels que la masturbation, les règles chez les jeunes filles, l’homosexualité, les maladies sexuellement transmissibles, sont difficilement abordés par les parents devant leurs enfants. La plupart des jeunes apprennent le sexe en dehors du cercle familial. Souvent, c’est dans la rue, à l’école ou dans le quartier, auprès des amis et connaissances.  

Étant premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, les parents ont le devoir de leur apprendre le savoir-vivre pour leur assurer un avenir meilleur. Mais à Mbujimayi, un papa discute facilement football avec ses enfants mais jamais sexe. « Hoolala ! Parler du sexe à mon fils ! Ah non, je n’ai pas ce temps là », s’exclame Tshimanga Baudouin, 53 ans, père de onze enfants dont sept filles. Et d’ajouter : « Je peux donner des conseils à mes enfants si je constate un problème de ce genre. Mais pas aller dans les détails pour expliquer à mon fils ou à ma fille comment le sexe fonctionne. Au nom de la pudeur je ne peux pas. »

Ce même raisonnement est partagé par certaines femmes qui laissent leurs filles découvrir elles-mêmes leurs premières règles sans leur donner aucune explication. Astrid Mua Kalanga raconte : « Ici dans notre culture, c’est difficile d’évoquer de tels sujets en famille. Moi-même, j’avais appris sur les menstrues auprès des amies. Je n’ai donc pas le courage de parler sexe avec ma fille. Je sais qu’elle étudie, elle ira apprendre à l’école ou dans des réunions de jeunes à l’église. C’est tout. »

Les jeunes très timides sur les questions du sexe en famille

J’ai discuté avec quelques jeunes à ce propos. Pour certains d’entre eux, les parents ne sont pas de bons interlocuteurs pour évoquer des sujets touchant au sexe. Ils ont besoin de préserver leur intimité. Pamela Munoja, 17 ans : « Discuter sexe avec mes parents ! Je vais commencer par où ? C’est un sujet que je ne peux pas soulever en leur présence. D’abord, j’ai honte et je n’ai pas ce courage là. » En suivant cette réponse, j’ai compris que poser une question à son père sur le sexe relève d’une impolitesse pour certains jeunes.

Aujourd’hui, le pourcentage de jeunes qui apprennent le sexe à travers Internet va toujours croissant. Par contre les discussions entre jeunes sur la pornographie, les masturbations, les IST, l’homosexualité, l’usage des préservatifs et autres vont bon train. Ce sont des sujets qui attirent la curiosité des jeunes. Bien sûr, en dehors de la famille.

Des conséquences néfastes

L’absence d’une bonne éducation sexuelle dans la famille expose les jeunes à des conséquences incalculables. Les maladies sexuellement transmissibles dont le VIH/Sida, les grossesses non désirées, la déperdition scolaire, les avortements provoqués avec tous les risques qui en découlent, les mariages précoces, etc. Mélanie Mukanya, âgée de 15 ans, a arrêté ses études en troisième année du secondaire après être tombée enceinte : « Mon malheur c’est de ne pas avoir eu quelqu’un qui pouvait me donner de bons conseils. Car si je le savais tout ce temps où les garçons me fréquentaient régulièrement et que je cédais si facilement mon corps à leur sollicitation, je ne serais pas tombée enceinte et je n’aurais pas abandonné mes études. C’est malheureux pour moi, car je ne connais même pas le vrai père de mon fils. »

Alors chers parents, ayez le courage de donner une bonne éducation sexuelle à vos enfants.

 


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