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Elle ne sera jamais mère à cause d’un avortement clandestin

Le recours à l’avortement en dehors du cadre prévu par la loi est courant en RDC. Sauf que cette action répréhensible reste secrète, et ruine de nombreuses vies. De jeunes filles surtout, apeurées à l’idée de devenir mère de manière  inattendue. La jeune Matondo par exemple, est devenue stérile après s’être débarrassée de sa grossesse non désirée, fruit d’un viol.

Après la mort de ses parents, il y a 12 ans, Matondo a quitté Kinshasa pour rejoindre sa sœur qui vit à Lubumbashi. Sa sœur est mariée. Si tout s’est bien passé au début, les choses ont changé lorsque le mari de sa sœur a commencé à lui faire des avances. Jour après jour, le harcèlement devenait incessant et de plus en plus pressant, en dépit de multiples dénonciations de ce comportement par Matondo auprès de sa sœur.

Poussé par ses envies animales, l’homme est allé jusqu’à violer sa belle-sœur après l’avoir droguée. C’est ainsi que Matondo est tombée enceinte. Le violeur ayant pris la fuite, la jeune femme et sa sœur ont décidé de se libérer de « cette grossesse abominable ». Et comme le malheur ne vient jamais seul, cet avortement clandestin a eu des complications, au point  de rendre stérile la jeune fille. Désormais Matondo ne peut plus concevoir.

La loi est dure, mais c’est l’argent !

En RDC, la loi n’autorise que l’avortement thérapeutique. C’est-à-dire que l’avortement ne peut être pratiqué que si une pathologie liée à la grossesse met en danger la vie de la mère. Mais la réalité est toute autre : de la petite pharmacie du quartier à l’hôpital, en passant par le centre de santé moins équipé, l’avortement est pratiqué au Congo, souvent en dehors de ce cadre prévu par le législateur.

Disons-le sans se voiler la face : ce qui régit la pratique de l’avortement sur le terrain n’est plus la loi, mais l’argent. Les femmes qui ont des moyens bénéficient généralement de l’accompagnement d’un personnel de santé qualifié en matière d’avortement. Et les autres ? La pauvreté malheureusement les jette dans les mains des charlatans, au pire des cas, sur la voie de l’automédication. Difficile de savoir combien en sont mortes ainsi, puisque les chiffres ne peuvent exister pour cette réalité légalement punissable et socialement non acceptée.

Mettre fin à la discrimination

Les études le démontrent bien. Sur le plan international, une législation restrictive ne réduit pas le taux d’avortements dans un pays. Au contraire, elle augmente plutôt le recours aux méthodes non sécurisées. Ainsi, faire évoluer la législation, réduire le coût d’accès, mettre en place des services qualifiés, permettra de réduire les obstacles qui poussent les femmes, avec grossesse non désirée, à recourir à l’avortement non sécurisé.

Si nous agissons dès maintenant, cela permettra de mettre fin à cette discrimination, et donc on pourra sauver des vies. Les lois et les traditions ne sont-elles pas faites pour évoluer avec la société ?

 


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Les commentaires récents (1)

  1. Merci pour votre contribution et de cette lecture nous soulevons une préoccupation qui peut intéresser le droit . notamment le cas d’un avortement médicalisé ou celui que la loi garanti mainant par le biais du protocole de maputo : une femme porteuse d’une grossesse arrive à perdre sa vie en avortant parceque la dite grossesse mettait sa vie en périle physiquement et mentalement ou juste parcequ’elle était violée . que dit le droit par rapport à la perte de ce sujet de droit qui avorte parceque la grossesse est médicalisée ? nous avons dit et nous vous remercions !