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Violences sexistes en ligne : les hommes en sont aussi victimes

Si les violences sexistes touchent en majorité les femmes, il y a aussi des hommes qui en sont victimes. Seulement, les cas de violences touchant les hommes sont moins nombreux et  peu médiatisés.

Ce phénomène est moins médiatisé parce que peu d’hommes acceptent d’en parler. Se déclarer victime de sexisme est mal perçu. «  On est vu comme des hommes moins viriles. Donc au nom de la virilité et de l’idée que l’homme est au dessus des jérémiades, on ne se plaint pas de ce genre de choses. On est obligé d’encaisser et de vivre avec », témoigne Charles Kasongo qui a accepté de nous parler.

Charles Kasongo est un jeune informaticien qui travaillait dans une boîte à Lubumbashi, avant d’être poussé à la démission. Il raconte son histoire : « Je travaillais dans cette entreprise en tant que IT Support. Et apparemment, ma patronne en pinçait pour moi mais je l’ignorais. Quand je me suis mariée, c’est là que je l’ai remarqué, puisqu’elle était devenue un peu méchante avec moi sans raison.

Elle hurlait sur moi. Pour n’importe quoi, elle s’enflammait. Pire, cette rage, elle l’a même transportée en ligne. En dehors des heures de service, je recevais des e-mails me demandant de faire tel ou tel autre truc. Elle me faisait revenir au boulot après les heures de service pour des raisons farfelues.

Elle s’arrangeait pour m’appeler vers des heures tardives, peut être pour créer des problèmes avec ma femme. Alors dès que je finissais ma journée, j’étais contraint d’éteindre tous mes téléphones pour rester injoignable. »

Charles dit avoir été victime de harcèlement, mais n’a jamais osé en parler : « Une fois, j’avais parlé de ça à un collègue. Ce dernier s’était moqué de moi alors que je vivais un vrai calvaire. Cette femme était ma patronne, vers qui d’autres pouvais-je me plaindre ? La situation avait perduré, ma femme avait fini par soupçonner quelque chose. Je ne trainais plus sur les réseaux sociaux, WhatsApp, Twitter, etc. Alors qu’avant j’étais très actif.

Quand je me connectais, je trouvais des dizaines de messages de ma cheffe partout. Elle me traquait littéralement sous prétexte du boulot. J’ai donné ma démission croyant en avoir fini avec elle, le harcèlement a continué. Vu qu’il n’y avait plus de prétexte du boulot, elle était obligée de se dévoiler. Elle m’avouera qu’elle m’aimait et qu’elle était jalouse de mon mariage.

Finalement, j’ai changé de numéro de téléphone, opté pour des pseudos sur les réseaux sociaux, elle ne savait plus me joindre. Des fois, j’ai peur de la croiser sur la route ou dans les supermarchés. »

Aujourd’hui, Charles Kasongo a trouvé un autre boulot où il dit s’épanouir pleinement. Et de conclure : « Le harcèlement envers les hommes existe et mérite que l’on en parle. »

 

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