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Votez le programme et non les individus !

Depuis 2006, la République démocratique du Congo organise les élections dites démocratiques. La problématique des « élections sociologiques » s’invite souvent au débat et pendant la campagne électorale. Aujourd’hui, nous avons des zones acquises d’avance aux politiciens dont les efforts de convaincre durant la campagne électorale ne font guère appelle à une quelconque endurance.

On dirait que l’espace Grand Kasaï est acquis à Tshisekedi, l’ancien Katanga à Katumbi et l’Est à Kamerhe ou à Mukwege. Ce qu’on ne réalise pas est que ce type de vote favorise la montée de la démagogie étant donné l’absence d’un contrat social traçable qui rend les candidats, une fois élus, redevables. Pour preuve, malgré les changements de régimes ou le renouvellement quasi-total du Parlement à chaque cycle électoral, le rendement et les performances de nos députés sont médiocres. Le bilan socioéconomique peu reluisant. La démocratie de la délégation de pouvoir patauge et la méfiance face aux élections augmente.

Et si on essayait autre chose que la coutume du vote sociologique ?

Et si on essayait de voter les belles idées portées par des personnes intègres ? Beaucoup de candidats se présentent sans programmes devant les électeurs. Juste des bouts de phrases et des slogans, rien de plus ! Il est urgent de renverser la tendance en s’imprégnant préalablement du contenu de la cause que le candidat porte avant de lui faire confiance dans les urnes.

Les grandes démocraties dans le monde n’ont pas fait de progrès avec le « vote sociologique ». Celui-ci traduit la complaisance et fragilise les institutions avec la délégation des personnes qui ne se sentent sous aucune pression pour rendre des comptes et qui ne peuvent être jugées sur aucune base factuelle.

Allons vers un vote qui met en avant le programme !

Contrairement au « vote sociologique » qui n’a aucun contrat social, le vote qui met en avant le programme permet de faire le suivi des engagements pris par les candidats et de dégager les indicateurs de satisfaction. Cela permet de tenir son candidat responsable de la défaillance et de la non réalisation de différents axes de son programme.

Mais en soi, voter le programme n’est pas suffisant. Un consultant peut être recruté pour écrire de belles phrases chimériques et les faire porter à un candidat. D’ailleurs ce qui se fait souvent, beaucoup de candidats se font assister par des conseillers et un groupe de gens pour rédiger leurs programmes.

Qu’en est-il du candidat lui-même ? Il devrait être  intègre et le prouver par son parcours. Le programme ne devrait pas être seulement des bouts de phrases, il doit être aussi la réponse à la question « comment ? ». L’électeur doit savoir comment son candidat fera pour arriver aux prétentions énoncées dans son projet de société et quelles sont ses approches ?

Après 10 ans dans l’activisme à suivre la vie publique, je suis arrivé à la conclusion que si les Congolais ne tentent pas de nouvelles solutions, le statu quo va emmener la société congolaise à sa perte. Il faut s’armer de beaucoup de courage pour refuser les dons et cadeaux, en plus de bannir les accointances tribales comme critères de vote. Il nous faut inventer la roue !

Les Congolais ont intérêt à se réunir dans des groupes de vigilance citoyenne pour confronter leurs attentes aux programmes des candidats. Ce qui pourra établir un contrat social. Il incombe aux leaders communautaires d’organiser des focus groups qui vont établir des contacts avec les candidats au-delà de la période électorale.

 

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