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Kinshasa : le ministre de l’Intérieur complice du meurtre par son policier ?

C’est une affaire presque rocambolesque. Un policier a fusillé un médecin dans un hôpital sur son lieu de travail. Un procès a démarré à Kinshasa, un ministre est à la barre. Le récit de la dispute indigne plusieurs médias.

« Au moment de la dispute, les policiers ont pris notre responsable et l’ont mis dans la jeep, ils lui ont logé une balle dans la bouche », relate Actualte.cd. C’est l’histoire du ministre de l’Intérieur de Kinshasa, en conflit foncier avec un médecin, dans la commune de Lingwala.

Le conflit dure depuis plusieurs années, explique Actualite.cd. Alors que des infirmiers et médecins s’étaient réunis pour demander aux maçons qui travaillaient sur la concession spoliée de partir, des policiers sont arrivés et ont menacé de tirer sur ceux qui oseraient s’approcher du site, rapporte le média.

Ce qui a conduit à une discussion entre les travailleurs de l’hôpital et les éléments de la police, poursuit Actualite.cd. « Pendant ce moment-là, ils ont pris notre AG [ Belvis Ilo, NDLR] et l’ont traîné vers la voiture. Les amis ont commencé à se battre pour le récupérer parce que comme ils l’ont mis dans la jeep, certainement qu’ils vont l’emmener. Les uns se sont précipités pour fermer le portail de l’enclos. Mais quand ils l’ont mis dans la jeep, ils lui ont directement logé une balle dans la bouche. Dans cette agitation-là, on cherchait à retenir ces gens-là, tout le monde a fui », a ajouté Charlin  Kalombo, témoin du drame.

Saisie de l’affaire, la justice a rapidement organisé un procès en flagrance. Le ministre de l’Intérieur Dolly Makambo a été « placé en résidence » pour « incitation des policiers à commettre des actes contraires à leurs devoirs », rapporte Cas Info. Ainsi, l’étau se resserre-t-il sur le ministre de l’Intérieur. Dolly Makambo a été entendu jeudi 31 octobre à l’auditorat militaire. « Au même moment, explique le média, le gouvernement provincial [s’est] réuni en urgence pour examiner la question alors qu’un député du parti présidentiel [avait] déposé une question orale avec débat contre le ministre incriminé ».

Devant la haute Cour militaire, explique Radio Okapi, le ministre provincial a comparu avec trois autres prévenus dont son chauffeur, témoin du meurtre. Vendredi, le juge voulait savoir si c’est bien le ministre qui a demandé à ses proches de se rendre sur le lieu du crime. Mais à cause des bruits et menaces du public, l’audience a été suspendue et renvoyée à samedi.

 

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