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Prof José Voto : le harcèlement sexuel est l’abus de la séduction

C’est un personnage plutôt affable que j’ai eu la chance de rencontrer à l’occasion d’une formation sur le numérique au profit des managers des médias congolais. José Antoine Voto, professeur dans une école de journalisme, a un regard sur le harcèlement sexuel en milieu universitaire qui ne manque pas d’intérêt. Et son explication du mécanisme de la survenue de ce phénomène parmi la communauté universitaire m’a permis d’en appréhender plus ou moins les causes et les effets.

« Le harcèlement sexuel est l’abus de la séduction, » m’a-t-il dit une fois que notre conversation nous a conduit à parler de la campagne #UnivSansHarcelement. Intrigué, je lui ai demandé de répondre à mes questions en vue d’un article. A l’issue de notre entretien, j’ai retenu 3 leçons concernant le phénomène du harcèlement sexuel et ses conséquences parmi les futurs cadres universitaires et leurs encadreurs.

Au départ, il y a souvent « le désir »

Un désir de l’autre que le Professeur Voto reconnait comme légitime : « Ce n’est pas une infraction que l’on puisse désirer l’autre ». Le problème survient quand on se retrouve face à un refus de l’autre. Alors, on est tenté d’en faire trop et de refuser à l’autre la liberté de dire non. Quand on est en position de « supériorité » vis-à-vis de l’autre (le cas de la relation professeur-étudiante), cela devient flagrant et on est tenté d’user de certains moyens de contrainte : menace d’infliger une mauvaise côte, mépris et autre attitudes désagréables.

Nombre de victimes se plaignent après coup

C’est parce que le harceleur n’a pas tenu « ses promesses » que la victime crie au scandale et veut qu’on lui fasse justice. Plus précisément parlant, les victimes consentent à se taire en échange d’une promesse d’avoir des bonnes cotes. Mais il peut arriver que le titulaire d’un cours décide quand même de coller un échec et c’est à cet instant que la parole se libère… un peu tard.

Un sujet délicat

Le harcèlement sexuel est un sujet délicat parce qu’il s’agit d’une question qui touche aux mœurs dans une institution qui veut incarner une certaine moralité. C’est aussi et surtout une affaire de la parole de l’un contre la parole de l’autre. Une infraction difficile à prouver en l’absence de faits matériels. Et ceci joue en défaveur des victimes.

Retrouvez l’essentiel de ma conversation avec le professeur Voto via cet élément audio : https://soundcloud.com/habarirdc/prof-jose-voto-le-harcelement-sexuel-est-labus-de-la-seduction

 

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Les commentaires récents (2)

  1. C’est vraiment un très bon sujet qui nous paraît très intéressant, je voulais ajouter aussi une expression en lingala que nous utilisons souvent « mwa lelondo ya ki bo mwasi » cela peut aussi être l’une de cause de l’harcelement sexuel, au moment où la fille se retrouve déjà séduise mais trop de lolendo, l’homme qui tient vraiment, risque de forcer par force de fière et prolongation., c’est de la part de l’une de tes étudiantes de G3 sic à l’Université de Kisangani, Mutoba mulamba

  2. Je regrette de la manière dont votre soi-disant prof analyse cette question. L’université n’est pas un endroit où l’on doit se désirer les uns les autres. À partir de ses propos nous comprenons que c’est quelqu’un qui n’a pas de retenue un indiscipliné,qui donne cours à ses désirs n’importe où. Tout ça c’est le manque de personnalité. Nous devons avoir des limites. C’est à dire si tu es marié tu dois te limiter à ta femme. Un papa respectable ne doit pas désirer les filles d’autrui qui sont comme les siennes. Sachez que l’on récoltera tôt ou tard ce que l’on a semé. L’université est un lieu du savoir. Si c’est pour se désirer, je dirai que le bien fondé même de son existence est nul.