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#UnivSansHarcelement : Il se sert d’une vidéo porno pour séduire son étudiante

Chose promise chose due, dit-on ! J’avais promis de vous faire la suite de mon parcours d’étudiante et chef de promotion harcelée, je vous la raconte. Vous pouvez cliquer ici pour retrouver l’histoire précédente.

Pour entrer dans le vif du sujet, ici encore, je vais faire face aux “belles paroles” avec un nouveau prof, la soixantaine révolue. Je suis en 2e année et je suis encore Chef de promotion. Mieux que la boulée que j’étais en G1, je suis devenue un peu plus éveillée. Mes réactions, mes paroles grandissent aussi avec moi.

“Peux-tu sentir ma langue”

Ce prof aimait de l’humour et savait bien en profiter. Quand il présente sa main pour saluer une fille, si elle obéit, il lui gratte la paume de main, il fait des yeux doux. Ses yeux doux se font souvent accompagner d’un clin d’œil.

Alors un jour, à l’heure de la pause à 12h00. Je m’en vais lui déposer une centaine de Travaux pratiques des étudiants et 30 dollars des supports de son cours. Ce jour-là, il me présente une chaise dans son mini Resto-classe, installé à 50 mètres de la fac. Certains étudiants fréquentaient aussi le lieu. On parlait des travaux quand il se mit à sourire en vain… D’une voix qui murmure, il me balance « Maman CP, tu n’as aucune idée de ce que je peux faire de toi… Ozalaka muasi te ?(N’est-ce pas que tu es une femme ?).. Peux-tu sentir ma langue ? Tu peux la sentir sur ta peau, sur la peau de ton ventre, je peux même aller au plus bas Maman CP, c’est une question de courage simplement » dit-il (avec ses yeux doux qui suit ses paroles). Et là, je me sens lésée. Tout de suite, je me lève et lui rétorque d’un ton ferme, « Prof, biloko wana ezuaka ngayi té. Eza rien. ». Lui, d’un ton aussi sérieux que moi, il s’exclame « Eh! Ozalaka nde maloba makasi boyer ? Tu ne t’assois pas pour te calmer un peu ? » Il savait que mes nerfs étaient déjà tendus. Après un « Non, merci Prof », je suis sortie de son resto. Plus jamais un geste déplacé jusqu’à la fin de l’année. Un peu de respect s’était installé à mon égard depuis ce jour-là.

“Il balance une vidéo pornographique”

Au mois de juillet, c’est au tour d’un chef des travaux de prendre le relais. Je travaille avec lui pour la transcription des points des TP et examens des étudiants. Après publication des résultats, celui-ci veut me faire croire que ma réussite au cours de son Maître est son œuvre. Un 19 Août,  je viens lui soumettre les cas de deux étudiantes très assidues aux cours qui ont malheureusement échoué. On s’installe, il fait sortir sa machine et l’allume.  Il le tourne devant moi et balance une vidéo. C’est une vidéo pornographique. Je lui dis « Il n’y a pas autre chose ? » On dirait qu’il n’avait pas entendu. Sans gêne, il lance la deuxième et dit même qu’il y a une troisième. Cette fois-là, je lui dis « Mon heure de départ est arrivée ». Il est très étonné mais se presse vite de fermer sa machine. Je me lève et je pars. Il a finalement régularisé les cas de ces étudiantes après dépôt des recours.

“Les appels aux heures tardives”

L’année suivante, je suis encore reconduite Chef de promo. Ça me collait à la peau, cette histoire de chef de promotion. A chaque fois qu’il y avait élection, je passais par acclamations. Cette année, je rencontre un chargé des pratiques professionnelles, environs 40 ans.

Avec lui, c’est des appels aux heures tardives. Le premier jour, à 22 heures, j’ai trouvé trois appels en absence. J’ai pensé à une urgence à la fac. Je le rappelle et voilà que c’était juste pour souhaiter un bon sommeil et parler de ce qu’a été la journée. Deux jours après, je trouve encore trois appels manqués à la même heure. Cette fois, je ne prends pas le téléphone quand il rappelle. Le lendemain, dans son bureau, je lui fais savoir que je réponds très rarement aux heures tardives. Comme si cela n’avait pas suffi, il rappelle encore. Cette fois-ci, je bloque ses appels. Le lendemain, il promet de ne plus le refaire. Il a tenu parole. Désormais, nous parlons très bien.

Voilà le récit de mon calvaire de Chef de Promo. Pour finir, je ne savais pas que c’était du harcèlement tout ce que je vivais et que je pouvais dénoncer ces actes. Je ne savais pas que je pouvais en parler aux autorités académiques. J’ai fini par décrocher mon diplôme de Licence. Actuellement, je suis dans le monde professionnel depuis deux années. A toutes les victimes du harcèlement en milieu universitaire, je conseille d’en dénoncer les auteurs. Vous avez au moins la chance de connaitre de quoi vous êtes victimes ; chose qu’on n’avait pas. Alors, usez de vos droits avant qu’il ne soit tard et faites le bien. L’université ne doit pas être un milieu des antivaleurs !

 

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