Chapelle Kabangu, président de Lève la voix, la structure de lutte contre le harcèlement sexuel dans les universités à Mbujimayi. Crédit photo @JHB
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#UnivSansharcèlement : Lève la voix, la structure anti harcèlement au Kasaï

Créée par des jeunes lors d’un débat organisé à Mbujimayi par Habari RDC sur le harcèlement sexuel dans les universités, Lève la voix est une structure qui fait désormais la sensibilisation contre ce genre de harcèlement en milieu scolaire et universitaire au Kasaï. Ces jeunes ont estimé qu’il ne fallait pas s’arrêter à ce forum de Habari, mais qu’il fallait faire quelque chose pour continuer la lutte. 

Leur président, Chapelle Kabangu nous parle ici des objectifs de Lève la voix. 

Habari RDC : Quelle est la première activité organisée par votre structure ? 

Chapelle Kabangu : Nous avons rapidement créé une page sur WhatsApp où nous partageons quelques thèmes ainsi que des infos sur le harcèlement sexuel dans les universités. Nous avons tenu également plusieurs réunions pour planifier les activités que nous comptons organiser à partir du 10 septembre 2019. 

Vous êtes combien dans votre structure ? 

Jusqu’ici nous sommes au nombre de 17 personnes : étudiants, enseignants, administratifs, anciens étudiants, journalistes… La quasi-totalité des institutions d’enseignement supérieur et universitaire de Mbujimayi sont représentées dans Lève la voix. 

Dites-nous ce que vous faites concrètement en matière de lutte contre le harcèlement sexuel dans les universités

Nous avons divisé nos activités en deux phases : la première ce sont les discussions, et la deuxième la dénonciation. Nous allons créer des cercles de discussions pour parler du harcèlement sexuel dans les universités et les écoles. Nous poussons les jeunes à débattre de cette question et à en prendre conscience. Ensuite, nous leur parlons de la nécessité de dénoncer. 

Au mois de septembre, nous avons prévu de sensibiliser 50 jeunes par école. Et nous avons déjà répertorié 50 écoles pour discuter sous forme de l’arbre à palabre sur le harcèlement sexuel, ses conséquences proches et lointaines. Et au mois de novembre, nous intensifierons notre campagne de sensibilisation dans toutes les universités. Voilà notre agenda. 

Que pensent les gens du travail que vous faites ? 

Ils nous perçoivent à la fois comme une menace et un plus ou une opportunité. Une menace parce que le mal est profond dans nos universités. Voilà pourquoi nous avons subdivisé notre sensibilisation en deux aspects : discussions et dénonciation. Quand on parle du harcèlement sexuel, tout le monde voit directement la dénonciation. Or, il n’y a pas que ça. Raison pour laquelle nous avons préféré commencer par le débat. Et quand nous présentons le le débat, tout le monde adhère. Mais quand c’est la dénonciation, les gens sont réticents. 

Nous savons qu’avec les discussions, les gens vont prendre conscience du sens de notre combat pour arriver ainsi à commencer à dénoncer le harcèlement sexuel dans nos universités. 

Quel est le niveau d’implication des femmes dans votre lutte contre le harcèlement sexuel dans les universités ? 

Je dirais que 4 femmes sur 10 s’impliquent. Pour nous, c’est déjà une grande avancée. On connaît le poids des traditions au Kasaï. Dans notre structure, nous préconisons l’approche égalitaire 50-50. Raison pour laquelle, nous avons donné des postes à responsabilité aux femmes. C’est pour qu’en les voyant, d’autres femmes puissent leur faire confiance. Nous espérons que d’ici l’année prochaine, cette implication de la femme pourrait s’améliorer davantage. 

Avez-vous déjà quelques soutiens ? 

Nous comptons d’abord sur nous-mêmes. Comme nous sommes très jeunes, lorsque nous tendons la main, on nous colle une étiquette telle qu’on ne nous fait pas confiance. Voilà pourquoi nous avons décidé de nous battre nous-mêmes avec nos petits moyens. Mais bien sûr, cela ne va pas suffire. Nous avons certainement besoin d’un accompagnement sous toutes ses formes. 

 

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Les commentaires récents (5)

  1. certainement nous affirmons aussi toutes les déclarations et réponses de Mr chapelle Kabangu, primo: nous sommes sur place à mbujimayi vivant ces réalités, nous espérons bien que d’ici 2020 la communauté léja bulela pourra apporter quelques innovations​ et réduire le taux de harcellement dans le milieu universitaire du Kasaï Oriental.