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RDC : après l’université c’est l’école du chômage

Les diplômes d’université sont perçus comme un atout certain dans la société. L’université elle-même apparaît comme le chemin qu’il faut prendre pour devenir un « grand quelqu’un » dans la vie. Elle est la voie que se doivent de prendre ceux qui aspirent à diriger, à contrôler. Mais bien souvent, c’est de l’incertitude qui plane au sortir des universités congolaises. On ne sait quoi faire avec son diplôme en poche.

Les filières d’études de l’université congolaise nourrissent ambitions et espoirs divers. Le coût des études universitaires a valeur d’un gros investissement. Pas étonnant que de nombreuses familles consentent alors à des sacrifices pour aider les leurs à terminer l’université dans l’espoir qu’ils améliorent leur condition socio-économique dans l’avenir.

Les espoirs qui déchantent après l’université

À l’arrivée, beaucoup déchantent, réalisant que leurs diplômes ne leur accordent aucun privilège en RDC. Rien n’a été prévu pour eux, pour leur insertion professionnelle ; les opportunités d’accéder à l’emploi bien rémunéré demeurent profondément marginales. Avec un diplôme ou non, les jeunes doivent, eux aussi, se démener pour survivre. Le chemin de l’université n’aboutit parfois sur aucune opportunité.

Chaque année, de nouveaux diplômés d’université se désolent d’atterrir dans un contexte où il y a très peu d’opportunités d’emplois. Des opportunités qui pour la plupart s’offrent ou s’obtiennent par favoritisme. Un certain nombre se tourne vers le secteur informel, la débrouille, pour survivre.

Des diplômés d’université moins bien formés

Au-delà d’un contexte de chômage dont le taux augmente infiniment, l’obstacle à certains diplômés d’université reste leur mauvaise qualité de formation. Beaucoup à l’université obtiennent des diplômes par la corruption et les traitements de faveur. Des diplômes dont ils ne sauront jamais répondre. De tels diplômes, je suis sûr, ne garantissent rien à leurs détenteurs.

Je vois dans mon environnement des diplômés d’université désespérés qui courent toujours derrière leur première opportunité d’emploi, sans jamais être embauchés. Peut-être que l’université devrait se réinventer. On devrait s’orienter, par exemple, vers les métiers. Mais aussi, que les étudiants essaient de parfaire leur formation, déjà à la faculté, grâce aux ressources gratuites et disponibles en ligne comme les Mooc, les cours et livres gratuits. L’emploi, lui, restera encore du domaine des obligations de l’Etat, quand bien même « l’auto-emploi » devrait être encouragé.

 

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Les commentaires récents (28)

  1. Vous avez totalement raison c’est aussi le sujet de recherche de mon mémoire. Merci pour cet apport!!!

    1. Plusieurs aspects importants de la vie de l’Etat sont negliges en RDC. C’est le cas de la sante, l’armee, l’education elle meme, la securite, l’infrastructure etc. L’Etat congolais se sait pas quelles sont ses obligations regaliennes. Un tres bon sujet qui ferait debat.

  2. Nous les congolais et congolaises , même nos espoirs ne tiennent plus , la plupart ses basent dans un prétexte que seul un voyage pour l’étranger nous facilitera , mettons nous au travail, et oublions la faciliter ,
    vie

  3. Oui, il se dit bien que les universités au congo sont une machine à produire les intellectuels pour les mettre au chomage.

  4. Commentaire *le Congo est un chantier de détresse, aujourd’hui il est difficile d’assumer son éducation en valeur a cause de l’ingérence de plusieurs paliers

  5. Le Congo doit repenser son système éducatif.
    En principe, l’éducation de la population a pour but de former celle-ci en vue d’être utile à la société. Ce qui se vit au pays de Lumumba est bien le contraire.
    La précarité de notre système éducatif, la corruption et l’enseignement de masse sont les maux qui ruinent l’éducation des congolais.

  6. Le gros de probleme revient aux autorités congolaises qui ne prennent pas au serieux la planification nationale. Notre système serait encouragé s’elles en profitaient aussi; mais au cas où ils font étudier les enfants à l’étranger, ils ne pensent jamais des universités nationales.

  7. Ce vrai qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont pas en mesure de defendre leur diplôme.Mais curieusement ils arrivent à decrocher un bon emploi.et font subir le travail aux stagiaires…Que dire?

  8. Je suis totalement d’accord avec votre analyse concernant les diplômés des universités.À mon avis,un bon nombre des diplômés manque des initiatives d’entrepreniat en vue de se créer un emploi.

  9. Ce vraiment un bon sujet mais moi je pense que c’est aussi un probléme de mauvaise orientation des filières et l’influence des autres,qui fait augmenté le chômeurs.

      1. Très bel article… moi personnellement j’encourage tous le monde d’étudier jusqu’à avoir le diplôme d’État et rentrer dans la vie active pour affronter la vraie vie en apprenant des métiers, des petits business rentable ,etc. Et peut être reprendre les études universitaires après avoir eu une petite position financière stable que de penser affronter la vie après led études universitaires avec ses diplômes qui deviennent des handicaps pour de lancer dans des boulot de merde parce que l’on se croit qu’on mérite mieux… ainsi bcp d’entre nous ne souffriront pas de ce grand fléau, de cette grande bombe atomique appelé CHÔMAGE qui ne se cesse de croître en ravageant la jeunesse africaine surtout des pays francophones.

  10. Très bel article… moi personnellement j’encourage tous le monde d’étudier jusqu’à avoir le diplôme d’État et rentrer dans la vie active pour affronter la vraie vie en apprenant des métiers, des petits business rentable ,etc. Et peut être reprendre les études universitaires après avoir eu une petite position financière stable que de penser affronter la vie après led études universitaires avec ses diplômes qui deviennent des handicaps pour de lancer dans des boulot de merde parce que l’on se croit qu’on mérite mieux… ainsi bcp d’entre nous ne souffriront pas de ce grand fléau, de cette grande bombe atomique appelé CHÔMAGE qui ne se cesse de croître en ravageant la jeunesse africaine surtout des pays francophones.

  11. C’est l’emploi qui n’est plus là ou il est là mais trop peu. C’est la raison pour laquelle là où il y a l’emploi on constate que seules les connaissances sont prises en compte et non les compétences. On voit que l’appel d’offre est un masque aujourd’hui. Oui le gouvernement peut avoir l’idée de donner du travail aux nouveaux diplômés mais il n’en a pas et il n’y a pas un bon climat d’affaires qui peut permettre aux investisseurs d’investir dans les secteurs par exemple agricoles, miniers,…pour créer les emplois. Le gouvernement donnera-t-il un travail qu’il n’a pas ? Suite à cette situation, les universitaires doivent créer leurs emplois propres et arrêter d’être toujours de demandeurs d’emplois mais des donneurs d’emplois. On peut par exemple voir un ancien ministre de la fonction publique qui voulait promouvoir l’emploi de jeunes mais celui-ci aussi n’a privilégié que ses fils ses belles-sœurs, ses petits-fils, ses filles, ses oncles,…

  12. Article très intéressent. L’État devrait aussi valoriser les centres de formation professionnelle. Parce que tout le monde n’est pas appelé à faire l’université. Cette dernière n’est pas l’unique chemin pour réussir sa vie.

  13. Le pur mal de notre pays c’est le tribalisme, le régionalisme : qui se résume par ces différents termes : pangi, muanetu, ya kuetu, muana mayi, et dans tout c’est le favoritisme qui prime au détriment de la méritocratie. Tout un pays assiste à ce phénomène pendant des décennies mais personne ne se lève pour condamner, désolé.

  14. Vraiment nous les étudiants (es) congolais (es) parfois nous nous retrouvons dans une situation déplorable quand nous finissons nos études
    Or pensons nous toujours à la prospérité de la jeunesse congolaise mais avec les chômages qui détruisent nos différentes visions des jeunes diplômés.
    Étudiant de la première année de graduat en Droit à l’université officielle de Bukavu.
    [email protected]

    1. Autre aspect,nos universités sont au sommet du favoritisme aujourd’hui,il faut un homme qu’il faut à la place qu’il faut.