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Shadary à Mbujimayi : une campagne qui ne veut pas dire son nom ?

Le candidat du Front commun pour le Congo, Emmanuel Ramazani Shadary rejette les accusations selon lesquelles, il utilise les moyens de l’État pour sa campagne électorale. Lors de son séjour à Mbujimayi,  il a déclaré que son équipe fera la campagne sans toucher un seul sou du Trésor public. Pourtant, sur le terrain la campagne semble avoir déjà commencé.

S’il y a un candidat calme et serein à ce stade du processus électoral en République démocratique du Congo, c’est bien Emmanuel Ramazani Shadary. Il donne l’air d’être vraiment en paix. Alors que l’opposition semble avoir perdu le Nord, tant elle est empêtrée dans les divisions et les querelles intestines, Shadary attend une victoire quasi certaine à la présidentielle du mois prochain. Tout va comme sur des roulettes pour lui. Les moyens de l’État sont mis à son service.

Ce jour-là à Mbujimayi, même le Premier ministre Bruno Tshibala, le directeur de cabinet du chef de l’État et plusieurs membres du gouvernement étaient sur place, présentant Shadary comme « le candidat du Kasaï-Oriental à l’élection présidentielle ». L’argent et les t-shirts ont également beaucoup circulé. Une troupe de jeunes mobilisés pour la circonstance semblaient avoir pour rôle de louer et scander son nom.

« Shadary n’est pas un pauvre »

Pour ce candidat du pouvoir à la présidentielle du 23 décembre, ce ne sont pas les moyens financiers privés qui lui manquent pour mener à bien sa campagne électorale. « J’ai été vice-gouverneur et gouverneur de province. J’ai été vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur. Je suis au Parlement comme député national pendant deux mandats, et aussi comme président d’un grand regroupement parlementaire… Cela veut dire que j’ai quand même accumulé un peu d’argent », a fait savoir Ramazani Shadary.

Et d’ajouter : «  Le Front commun pour le Congo est un grand regroupement composé de grandes personnalités. Plusieurs réunions de donateurs se tiennent à travers le pays pour récolter des fonds pour ma campagne. Des jeunes se cotisent, des mamans, des députés… Ils m’appellent et contribuent qui avec 50, qui avec 100 ou 1000 dollars pour me soutenir. Il y a également la commission des hommes d’affaires dirigée par Mr Katebe Katoto qui tient [des réunions] pour la collecte de fonds. Je vous assure que nous ferons  la campagne à l’américaine. » Une chose est sûre : en politique nul ne peut avouer qu’il détourne les deniers publics.

Ngokas directeur de campagne

Au cours d’un point presse à l’hôtel Métropole de Mbujimayi, Emmanuel Ramazani Shadary a présenté le gouverneur Ngoyi Kasanji comme son directeur de campagne pour la province du Kasaï-Oriental. Cependant le dauphin de Kabila se refuse à admettre qu’il est déjà en pleine campagne électorale précoce. « Ce n’est pas la campagne. Je suis juste venu vérifier si j’ai le soutien de la base ou pas. La campagne n’a pas encore commencé », affirme-t-il.

À noter que sa conférence de presse à Mbujimayi était retransmise en direct et en intégralité sur la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), un média de l’État congolais. Je me demande si ce n’est pas cela l’utilisation des moyens de l’État. Peut-être que c’est cela ce que Shadary appelle « la campagne à l’américaine ».

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Tout un gouvernement est placé au service d’un candidat.
    Comment comprendre qu’il va faire campagne sans toucher les moyens de l’Etat alors que c’est eux qui gére l’Etat. C’est paradoxal.
    M. Shadary ferait mieux de demander aux mebres du gouvernement faisant partie de son équipe de campagne de demissionner de leur post.

  2. du coté dela majorité comment une seule le presidemdt a choisi d’etre remplacée au lieu d’elure tous un candidat pendant que la majorité est composée de plusieures personnes c.a.d que là aussi il ya une realité caché.