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08 mars : 50-50 au travail

La journée du 8 mars a toujours suscité un débat houleux et passionné en milieu professionnel dans la société congolaise. Adversaires et partisans de la parité homme-femme sont loin d’accorder leurs violons.

Cette année, les Nations unies ont décrété comme thème du 8 mars : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50-50 en 2030 ». Dans le même ordre d’idées, notre pays a choisi pour thème national : « 50-50 à l’horizon 2030, investir dans le travail décent et plein emploi pour les femmes dans un climat de paix et d’équité. »

Les blogueurs de Habari RDC s’expriment

D’après Concilie Kalombo, blogueuse de Lubumbashi : « Le thème retenu pour cette journée n’est pas adapté, parce qu’il ne répond pas aux problèmes particuliers de la femme congolaise. Pour moi, la femme congolaise doit clairement savoir et définir ce qu’elle recherche. Il lui arrive quelques fois de revendiquer ce qu’elle a déjà. »

De son côté, Dido Songole, avocat et blogueur de Kinshasa, estime qu’il « est impossible d’édifier une société démocratique sans réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes dans la vie professionnelle. La femme congolaise est assimilée aux groupes vulnérables et est généralement exclue de la sphère de prise de décisions, aussi bien au niveau politique que professionnel. L’employeur n’a pas le droit de considérer le sexe comme critère de recrutement. Il ne peut donc pas invoquer comme refus d’embauche le sexe du candidat ou une éventuelle grossesse. La méritocratie doit être au centre du choix de l’employeur. »

Une parité stricte à l’horizon 2030 ?

L’échéance fixée par l’ONU en matière de parité stricte en milieu professionnel paraît trop proche pour un objectif d’une telle ampleur. Mais Aline Samba, entrepreneuse sociale et cadre d’une ONG, trouve qu’il est tout à fait possible d’y parvenir à condition toutefois de changer certaines dispositions du code du travail : « Certains textes légaux devraient être revus pour faciliter les embauches des femmes mariées sans expressément avoir l’autorisation maritale par exemple. »

Cet avis est partagé par Romeo Muteba blogueur à Mbujimayi : « En effet, il est possible d’y parvenir d’ici 2030. Mais le combat pour la parité va se gagner si l’on met l’accent sur un renforcement des compétences professionnelles tant du côté des hommes que des femmes. » Cette question de compétences pousse la blogueuse Concilie Kalombo à être plus sceptique car, selon elle, « à ce jour, il existe encore des domaines d’études où les femmes sont très faiblement représentées ».

Quid de l’autorisation maritale ?

L’ancienne loi congolaise obligeait la femme mariée à demander l’autorisation de son mari avant de s’engager dans une carrière professionnelle. Cette  disposition était un frein à l’épanouissement professionnel de la femme. Aujourd’hui, la loi 16/008 du 15 juillet 2016 stipule à son article 448 que « les époux doivent s’accorder pour tous les actes juridiques dans lesquels ils s’obligent à une prestation qu’ils doivent effectuer ».

Ils sont aussi nombreux à penser que l’autorisation maritale est un principe plutôt salutaire pour la famille considérée comme la cellule de base de la nation. La femme jouant le rôle de gardienne de cette cellule. Ce qui de mon point de vue ne tient pas la route. Nous devons tous lutter pour un monde du travail où la discrimination basée sur le sexe n’a pas droit de cité.

 

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