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Lieutenant Mak Hazukay : « c’est le début de la fin pour la rébellion ADF »

Le lieutenant Mak Hazukay porte-parole de l’opération militaire « Sukola 1 » à l’Est du Congo explique dans une interview exclusive la situation des FARDC sur le terrain. « L’opinion doit comprendre que l’ennemi existe et qu’il est actif(…) C’est le début de la fin pour la rébellion ADF » explique le militaire. Interview.

Pourquoi avoir subdivisé l’opération Sukola 1 en deux parties ? comment rassurer ceux qui y voient un plan machiavélique de balkanisation de la RDC ?

Les gens doivent comprendre que nous sommes une armée, nous avons pour mission de sécuriser notre pays et nos populations. La théorie dont vous parlez me surpasse car je ne vois pas une armée nationale travailler pour émietter le pays. C’est pour des raisons d’efficacité que cette subdivision a été décidée et nous pensons qu’il faut donner leur chance aux deux commandants de ces opérations pour qu’ils réussissent leurs missions.

Comment alors expliquer que plus vous prenez des mesures d’efficacité, plus près du centre-ville de Beni frappe l’ennemi ? La dernière attaque était à moins de 3 kilomètres.

L’opinion doit comprendre que l’ennemi existe, et il est actif. Il y a un principe à l’armée qui dit : « on ne doit pas négliger l’ennemie qu’il y a devant soi ». La preuve, nos soldats sont tombés, certains sont blessés, et des habitants sont touchés par les caprices de l’ennemi. L’activisme de l’ennemi est avéré. Il nous a imposé une guerre asymétrique. Il se sent traqué de partout, alors il mène des actions de sabotage pour soulever la population contre l’armée et contre les autorités.

C’est sûr que l’armée congolaise n’a jamais été formée pour ce genre de guerre que vous dites asymétrique, pourquoi ne fait-elle pas appel aux nations qui ont déjà combattu le terrorisme comme le Nigeria ? Est-ce que la « guerre asymétrique » serait devenu un alibi ?

Parler d’alibi c’est juste pour les gens qui ne veulent pas s’informer. Le terrorisme est devenu aujourd’hui une nouvelle menace mondiale, aucun pays n’en est épargné. Même les plus industrialisés avec une armée sophistiquée. Les terroristes frappent les Etats-Unis, la France… Boko Haram frappe quatre nations Africaines aujourd’hui, à qui faire appel alors ? le Nigeria lui-même a des grosses difficultés. Il faut prendre au sérieux le terrorisme qui est une menace mondiale. On est la dixième armée africaine et la 73ème mondiale, c’est dire qu’on se comporte bien au front.

Les renseignements sont très importants dans chaque guerre, et la population qui est le premier renseignant vous fait moins confiance car à trois ou quatre reprises elle a alerté sur des attaques et vous n’avez rien fait. Des gens sont morts. Que font les FARDC pour renforcer ou renouveler cette confiance ?

Nous sommes sur tous les fronts pour consolider notre mariage avec la population. Nous y travaillons jour et nuit. Une chose est de donner une information, une autre est de le faire à temps ! croyez-moi les informations qui arrivent à temps nous les exploitons.

Pédagogiquement, pouvez-vous nous résumer les grandes étapes de cette guerre contre les ADF ?

Il y a déjà eu plusieurs opérations lancées.  Au début avec le général Bauma Ambamba, il y a eu un travail fait. Travail apprécié par tout le monde. Mais l’ennemi est un terroriste qui a passé beaucoup de temps dans cette région, il s’est terré dans la forêt. Il n’a pas qu’un seul quartier général. Il en change constamment. On ne peut pas parler de victoire après en avoir récupéré trois ou quatre. La vraie victoire ce sera quand la population pourra se rendre en toute quiétude à Mayangose ou encore à Mupila et en revenir. L’étape que nous menons actuellement est pour moi le « début, ou le commencement de la fin de la fin des ADF ». Des moyens sont mis à notre disposition. Donnez juste une chance aux FARDC.
L’ennemi est un terroriste, il agit par petits groupes satellites en action de sabotage parce qu’il est traqué de l’intérieur.
Notre mariage avec la population est collé, serré et cimenté, mais comme tout mariage il a ses hauts et ses bas. Mais comme je l’ai dit il y a une différence entre donner une info, et la donner temps. Nous avons besoin de tout le monde pour en finir avec ces ADF.

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Les commentaires récents (2)

  1. Le Lieutenant Mak H. Parle! Depuis tous le temps que l’ADF opérait, que faisait le Renseignement Militaire? Je suis candidat à l’infiltration ds L’ADF pr servir de renseignant sur son mode opératoire. Que le Gouvernement mette à ma disposition des moyens, il verra ce dont je suis capable de réaliser comme exploits… Je ne plaisante pas, suis sérieux.

    1. Usi jitape! Et ne dévoile pas tes tactiques .Il d votre devoir d défendre le peuple congolais et lui assure la paix en temps plein.Le grand Bauma et le vayant combattant Mamadou y ont laisser la peau.Mungu akubariki na aku protéger